Agnès légère, une fantaisie poétique et musicale de et avec Agnès Debord au Ciné 13
Agnès traverse sa vie en musique, en histoires et perpétuellement en amour…Elle va nous le chanter et nous le raconter sous toutes ses formes. L’amour, déglingué, fou, vrai ou faux, invraisemblable, décalé, tout nu… 14 chansons ponctuées de textes, écrits par Agnès.
Elle sera accompagnée dans un esprit très pop par Daniel Glet au piano, François Verguet aux guitares et Laurent Fraunié à la mise en scène. Une comédienne-chanteuse amoureuse de l’amour…Un spectacle joyeux, un poil déjanté… « Agnès légère… » est le sixième spectacle de chansons de Agnès Debord, comédienne au théâtre et à la télévision (elle y prête également sa voix pour des documentaires comme elle le fait à la radio pour des dramatiques sur France Inter et France Culture). Ayant aussi pris des cours de chant, elle monte en 1998 son premier spectacle, « L’Amour vache », composé de chansons des années 30. Après avoir glissé des chansons de son propre répertoire dans son spectacle « Dans l’air… » (2006), c’est dans « Oui » qu’elle saute le pas en montant un spectacle composé exclusivement de ses propres chansons. Allant dans la continuité de cette évolution et des thèmes traités précédemment (l’amour), « Agnès légère … » est un ravissement, un moment plein de drôlerie mais aussi de poésie et d’émotion.
Agnès Debord opère un véritable tour de force : celui de nous emmener pendant 1h15 dans son univers sans qu’on s’ennuie une seule seconde alors qu’elle est seule sur scène avec ses musiciens, tous les deux excellents. Le mélange de chansons et de textes dits est très bien dosé, à tel point qu’ils construisent une unité que nous pourrions difficilement considérer comme une suite de sketches mais plus comme une comédie musicale à trois. Les échanges entre elle et ses musiciens qui ne font pas que l’accompagner mais aussi participent à l’action sont vivants et drôles. Les chansons rappellent l’univers de notre Juliette et sont tout le temps pleines d’esprit, tantôt humoristiques, coquines (la chanson sur le cabaret érotique L’Erotika qui avait ouvert dans les locaux de la salle de spectacle Les Trois Baudets), parfois inquiétantes, une fois tristes et émouvantes (la chanson sur l’angoisse de la quarantaine et la peur de devenir un artiste du passé). S’inspirant de sa vie, de ses pensées ou de ses angoisses, elle est tour à tour sensuelle, grave, fofolle. Elle fait sortir le public de son côté passif pour le faire participer, s’adressant à lui. C’est d’ailleurs le public qui doit proposer des mots ou des adjectifs pour définir le genre de spectacle auquel il a assisté pendant une séance de « brainstorming », terme employé par Agnès qui note ces mots sur un carnet. Elle peut même inviter un des spectateurs à monter sur scène pour déclamer une fable de La Fontaine dans une pause étonnante. La distance qu’elle marque par rapport à sa condition de comédienne apporte également de la profondeur. Une fois le spectacle terminé, on a envie de ne dire qu’une chose : « the show must go on ». Emmenez ceux que vous aimez, quitte à les obliger (elle aura un mot pour eux), vous ne le regretterez pas.
« Agnès Debord, légère… » de Agnès Debord, chant et textes : Agnès Debord , piano, compositions et arrangements : Daniel Glet, guitares et compositions : François Verguet, mise en scène : Laurent Fraunié, lumière : Christophe Mosckowitcz , son : Olivier Grall, costumes : Sophie Tanton, compositeurs : Daniel Glet, François Verguet, Christophe Marejano, Philippe Leygnac, Philippe Bourgogne, Gabriel Levasseur, Brigitte Fontaine, Thierry Chazelle – Durée du spectacle : 1h15
Alexis Pitallier.