
Retour dans les coulisses de “Tropique de la violence” : regard sur le montage technique
Après le tournage de la semaine dernière au Théâtre Romain Rolland de Villejuif, la compagnie d’Alexandre Zeff s’empare du plateau de l’EMC-Espace Marcel Carné à Saint-Michel-sur-Orge. L’objectif cette semaine est de monter l’ensemble du décor de façon à pouvoir commencer dès vendredi après-midi les répétitions avec les acteurs. Une aventure qui n’est pas sans péripéties.
La mise en scène du roman de Nathacha Appanah Tropique de la violence repose sur une imposante scénographie, conçue par Benjamin Gabrié. Son importance la rend impossible à monter telle quelle dans l’atelier du scénographe. Cette semaine de résidence à Saint-Michel-sur-Orge est donc indispensable pour vérifier si elle fonctionne et procéder aux ajustements nécessaires.
La séance de tournage de la semaine dernière nous permettait de le supposer : la projection est un aspect fondamental de la scénographie. L’équipe a donc commandé de gros vidéo-projecteurs, très puissants, mais aussi très coûteux. Comme mettre en scène est avant tout un art de faire des économies sur tous les postes de dépense, il a donc été décidé d’en acheter d’occasion. Une baisse des dépenses importante (on passe de 15000 euros à 3500 par vidéo-projecteur), qui offre toutefois son lot d’émotions : il faut tout d’abord vérifier qu’ils fonctionnent, les dévisser d’un socle sur lequel leurs précédents propriétaires les avaient fixés… De leur côté, les charnières du décor ont bougé, un bout de tulle gondole, il faut trouver une solution… D’infinies retouches qui prennent du temps, dans un calendrier déjà chargé. D’autant plus qu’il faudra, une fois le décor monté, s’occuper des lumières et des projecteurs. Pour cela, Alexandre Zeff a recours à une intermittente, qui n’est là que pour la journée : aussi le montage ressemble-t-il à une course contre la montre.
Eu égard au nombre de tâches à effectuer durant cette semaine, chaque équipe travaille en parallèle des autres. A la régie son, Guillaume Callier fait des tests avec l’aide du régisseur son de l’Espace Michel Carné, Benjamin Gabrié travaille la lumière avec l’intermittente, Didier Roger et Damien Rivalland, tandis que la vidéaste Muriel Habrard, aidée de Sara-Jehane Hedef, s’occupe de la vidéo-projection. Une effervescence qui confère à la salle une atmosphère étrange, où couleurs et lumières se succèdent et s’enchevêtrent pour créer un espace sans cesse renouvelé.
Si cet entrelacement provoque chez le simple spectateur une agréable sensation de confusion, il n’en est bien sûr pas de même des artistes et techniciens. Comment, en effet, travailler la lumière quand on teste simultanément la qualité des vidéo-projecteurs ? La lumière rouge, puis bleue, puis grise qui descend des cintres se mêle au logo “EPSON” et à son fond bleu. Aussi le travail est-il haché. Des conditions frustrantes mais habituelles qui seraient dues en partie, d’après l’une des artistes interrogées, à la réduction des durées de résidence : il faut faire beaucoup en peu de temps, si bien que chacun marche un peu sur les pieds de l’autre. Heureusement, l’ambiance est bonne et nul ne râle de cette situation que l’on sait inévitable. Au contraire, tous s’attachent à faire au mieux sans trop gêner le voisin. De son côté, Didier Roger, régisseur principal lumières de l’EMC, apprécie : “C’est rare, de nos jours, une belle scéno”.
Cette semaine de résidence à l’EMC sera suivie, au même endroit, d’une semaine de répétition avec les comédiens la semaine prochaine.
Visuels : photographies prises par mes soins
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One thought on “Retour dans les coulisses de “Tropique de la violence” : regard sur le montage technique”
Commentaire(s)
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Zeff
Bon courage pour cet enorme travail qui de bouchera sur un aussi énorme succès