
John & Les Sleepworkers, la performance s’invite aux Hivernales
Les Hivernales se teinteraient-elle du Festival d’Avignon ? En multipliant les genres, en ouvrant les perspectives ? Après la performance sur la peinture de Jean-Antoine Bigot c’est dans un autre musée que le concert-spectacle de John&Les Sleepworkers s’invite, à la collection Lambert. Une proposition bien déjantée qui s’accorde avec l’exposition Combas se tenant dans les murs.
François Sabourin a dû toujours rêvé d’être une rock star. Jean slim, cuir et ceinture cloutée, yeux ourlés de noir, il est entouré sur scène de Dominique Pichon et Avic Bernard. Pour ce spectacle qui n’a rien de chorégraphique, il adapte le roman de Cyrille Martinez Deux jeunes artistes au chômage. On va suivre amusés les tribulations “entre le comique et le pathétique” de John qui “boit” et pour qui, il y a “une urgence à dormir et une urgence à boire”. Une urgence à baiser aussi tous les mecs qui passent. La vie de John sature comme les guitares électriques et acoustiques des trois musiciens (dont un lecteur, François Sabourin).
Il y a du riff et des boucles. Il y a des saturations qui étouffent la voix qui raconte cette promenade défoncée dans “New-York New-York” dont les lettres s’affichent en petit et en multiple sur un grand écran.
L’Oracle puisque tel est le titre du spectacle doit se regarder et s’entendre comme un break inversé dans une capitale en ébullition. Dans Avignon hors saison qui témoigne de boutiques aux volets tirés et de rues désertes après 22 heures, l’effusion de cul et de boisson de ce poète raté dont la prose ne peut exister que live a un effet électrisant très sympathique.
Ils reviendront lors de la Nuit des Musées le 20 mai, à la Collection Lambert, avec une performance intitulée Le Dormeur, une exposition d’Andy et John.
Visuel;©Lieu Multiple