
Au festival Artdanthé, un Eric Arnal Burtschy au summum de l’élégance et une Laetitia Dosch en dilettante
Le festival Artdanthé se tient jusqu’au 5 avril à Vanves. Il propose des soirées composées de deux spectacles en one shot. Hier, le chorégraphe qui monte Eric Arnal Burtschy partageait l’affiche avec la performeuse très en vue Laetitia Dosch
Intense Cigüe d’Eric Arnal Burtschy
[rating=4]
De Ciguë, puisque c’est le titre qu’Éric a donné à son spectacle, on avait vu des bribes lors de la programmation Hors Saison d’Arcadi. Lui, géopoliticien et officier de réserve spécialiste d’Etat-Major en plus d’être chorégraphe se passionne pour les déplacements de l’homme. Pas de géographie ici mais un pas vers le minimalisme, la précision et la radicalité.
Si avec Bouncing Universe in a Bulk il se jouait du nombre et des contraintes, faisant évoluer ses danseurs dans une marre d’huile, ici, avec Cigüe, il donne à son spectacle l’attrait d’un poison. On reste sur notre faim, on en veut encore, on veut que Clara Furey, le visage masqué, maigre, le torse nu, vienne nous sentir plus prés.
Elle est louve, offrant un geste proche du sol, qui colle son échine au plus près du visage des spectateurs, assis en biface, à même le sol ou presque. Le public contraint, inconfortable est ici dans une situation inversée. C’est elle, sauvage qui est en liberté dans cette pénombre faite d’une vague de lumière ondulatoire. C’est nous qui sommes coincés, happés, comme en cage.
Trois mouvements se répètent, entrecoupés d’un temps de respiration qui nous embarque au plus profond de l’animalité. Il répète, insiste, hypnotise par tant de justesse.
La légèreté de Laetitia Dosch
[rating=2]
Jeff Koons à Versailles, à titre délirant un collectif d’artistes foutraques et un spectacle qui s’annonçait fou. On avait beau se douter que le plasticien n’allait pas refaire son exposition ici sur le plateau du Théâtre de Vanves, le secret est maintenant dévoilé, c’est Laetitia Dosch qui officie, seule, ou plutôt, seule avec ses doubles.
Si le spectacle commence comme une bombe, avec un générique invitant Jeff Koons, stars du porno et Dalida, il s’essouffle très vite et ennuie au possible. Le spectacle se compose de saynètes qui s’enchaînent sans lien apparent dans un décor pensé comme un immense story-board.
Et c’est peut-être cela qui se passe. Une rencontre improbable, comme le fut celle de Jeff Koons avec Versailles, ici une artiste, adorée dans La bataille de Solferino et à l’Arsenic qui cherche à se rencontrer elle-même. Malgré un texte improbable et une bande son absolument délicieuse ( elle invite Rihana et Beyoncé) elle peine dans ce spectacle à nous captiver. Pourtant, elle a un talent monstre niché dans son genre mauvaise élève. Sa méthode ? Elle lâche quand ça prend, tient quand ça foire, exerçant sur le public une belle attraction Cela pourrait être brillant…Pourrait… Aurait pu. Dommage.
Visuel : ©Cigüe,
A voir à Artdanthé :
Vendredi 28 mars
RÉMY YADAN
LES FUMEURS NOIRS
THOMAS FERRAND
UNE EXCELLENTE PIÈCE DE DANSE
Mardi 1er avril
CHRISTINE PIGNET
EFFETS PERSONNELS
JOSSELIN CARRÉ
MÉDO(S)
SAMEDI 5 AVRIL
CLAUDIO TOLCACHIR
EMILIA
MATTHIEU HOCQUEMILLER
POST DISASTER DANCE PEOPLE