Opéra
Daniela Barcellona : « Je tombe toujours amoureuse des rôles que je chante »

Daniela Barcellona : « Je tombe toujours amoureuse des rôles que je chante »

07 June 2023 | PAR La Rédaction

Naturelle et affable, enjouée et sincère, Daniela Barcellona est l’une des mezzo-sopranos les plus prisées et acclamées de notre époque. De Trieste, sa ville natale, Daniela a accepté, avec sa sympathie proverbiale, notre invitation à une réunion virtuelle.

Par Marta Huertas de Gebelin

Riche d’une longue et brillante carrière qui l’a menée sur les scènes les plus prestigieuses du monde, la mezzo italienne Daniela Barcellona a remporté d’importants prix internationaux, les plus récents étant l’Oscar della Lirica (2016), le célèbre Laurence Olivier Award (2018), le Pesaro Music Award (2019) et le Tutto Verdi International Award en avril dernier.
Sa voix au beau timbre sombre et sa technique magistrale lui ont valu d’enregistrer une vingtaine d’albums avec des œuvres de Monteverdi, Scarlatti, Pergolesi, Haydn, Rossini, Bellini, Mayr, Meyerbeer et Berlioz, pour lesquels elle s’est vue décerner de multiples prix, dont l’Opera International Award, attribué en 2019 à l’enregistrement de Semiramide de Rossini, dirigé par Sir Mark Elder. Elle a également été soliste dans quatre enregistrements studio du Requiem de Verdi, avec des chefs d’orchestre tels que Claudio Abbado, Lorin Maazel et Gianandrea Noseda.

Bonjour Daniela, comment est née votre passion pour l’art lyrique ?

Avant de commencer à parler, je chantais déjà. Mais, à 6 ans, on m’a offert un petit piano. C’est à ce moment-là qu’est né mon amour pour cet instrument. Je passais la journée à jouer et à chanter tout ce que j’entendais à la télévision.
Par ailleurs, ma mère et mon père aimaient chanter. Mon père jouait de l’accordéon et de la guitare, et nous chantions tous ensemble. Chanter était une évidence pour moi. J’étais soliste dans le chœur à l’école et j’accompagnais d’autres élèves au piano, alors que je n’avais jamais encore fait d’études de musique ! Je chantais aussi à l’église et même lors de mariages.
De plus, à cette époque, en Italie, de nombreux opéras étaient diffusés à la télévision, en direct ou en différé. Mes parents les regardaient toujours, et moi avec eux. Comme je pleurais souvent, ils pensaient que ça m’ennuyait ! Mais c’était tout le contraire ! Je pleurais d’émotion en entendant la voix humaine chantée. Involontairement sans doute, mes parents m’ont inculqué l’amour de l’art lyrique.
À 11 ans, j’ai commencé à étudier le piano. Je voulais être concertiste ! Or, le destin a voulu que je rencontre Alessandro (ndlr : son mari et professeur, le pianiste et chef d’orchestre Alessandro Vitiello). J’ai commencé à travailler sérieusement le chant avec lui. Même si le chant lyrique a débarqué de façon un peu inattendue dans ma vie, il est vite devenu une immense passion.

Pourquoi parlez-vous du destin ?

Parce que notre rencontre a été le fruit d’une combinaison de situations inespérées. Je devais me produire dans un concert amateur à Trieste et j’avais besoin d’un pianiste accompagnateur. Il me fallait aussi quelqu’un qui m’aide à améliorer ma technique vocale. Un ami commun nous a présentés.
Nous nous sommes connus au bon moment, tant du point de vue professionnel que sentimental, car nous sortions tous les deux de ruptures amoureuses de jeunesse. J’ai commencé à étudier avec lui et finalement, nous nous sommes fiancés ! (rires)

Quand et comment votre carrière a-t-elle vraiment commencé ? On cite souvent à ce sujet votre Tancredi de Pesaro, en 1999. Mais, en réalité, vous aviez déjà débuté à La Scala de Milan et participé à plusieurs productions.

Ce Tancredi a été un vrai tournant dans ma carrière. Comme on dit en Italie : « O la va o la spacca » (« ou elle décollait vraiment à ce moment-là, ou elle se terminait »). Pendant de nombreuses années, j’avais fait mes preuves, programmée dans les secondes distributions du Barbiere di Siviglia et de La Cenerentola avec Gianluigi Gelmetti, ensuite dans une première distribution pour l’Arsace de Semiramide, et encore une seconde distribution pour mes débuts à La Scala avec Lucrezia Borgia.
Et puis, Gelmetti m’a invitée à chanter Tancredi à Pesaro. C’était une énorme responsabilité – je sentais tout le poids de Lucia Valentini-Terrani qui m’avait précédée dans ce rôle – et j’avais les nerfs en pelote.
Le soir de la première, avant d’entrer en scène, j’aurais voulu partir en douce par la sortie des artistes ! Mais je n’ai pas osé le faire (rires) parce qu’on avait tant travaillé avec Pier Luigi Pizzi et avec le Maestro Gelmetti ! De plus, Alessandro m’avait écrit toutes les variations. Nous avions tellement étudié ensemble, dépensé tant d’énergie ! J’ai donc pris la bonne décision et je suis montée sur scène.
Ce n’est qu’après le spectacle que j’ai vraiment réalisé à quel point cette prise de rôle avait été importante pour moi. Avant, on disait: « Daniela Barcellona incarne Tancredi. Mais qui est Daniela Barcellona ? » Et après : « Maintenant, nous avons compris qui elle est ! » (rires).

Par la suite, vous avez joué de nombreux autres rôles travestis : Romeo dans I Capuleti e i Montecchi, Malcolm dans La donna del lago, Tamerlano dans Bajazet, Rinaldo de Haendel, récemment Orfeo dans Orfeo ed Euridice de Gluck, pour n’en citer que quelques-uns. Comment abordez-vous ces rôles masculins ?

Ce n’est pas évident pour une femme de jouer un homme sur scène. Surtout pour moi, qui avais fait de nombreuses années de danse classique. Je n’avais pas du tout l’allure d’un homme. Je me déplaçais sur scène comme si je volais, surtout quand je quittais le plateau.
C’est Leda Loiodice qui m’a appris à le faire. Elle était l’assistante d’Hugo de Ana, lors de mon premier Arsace au Grand Théâtre de Genève. Pendant les répétitions, elle me faisait porter des poids aux chevilles pour que je ressente la puissance de la musculature masculine qui détermine leur façon de se planter sur scène. Une posture liée à la nature guerrière de nombreux rôles travestis, qui demandent de maintenir une position stable pour être prêts à intervenir dans un duel ou à réagir à l’agression d’un adversaire.
C’est si important que, mon mari et moi, nous avons pris des cours d’escrime, pour améliorer notre style, mais aussi pour prévenir d’éventuels accidents sur le plateau. Ainsi, peu à peu, j’ai appris à être un homme sur scène. Ce n’est pas du tout facile ! (rires) De plus, sur un plan strictement musical, il y a de petits détails qui différencient, du point de vue du phrasé, l’expressivité du chant chez l’homme et chez la femme.
Pour une chanteuse, jouer un rôle d’homme sur scène suppose de mettre en œuvre tout ce comportement appris et implique beaucoup d’énergie. C’est pourquoi, certains soirs, je perds quelques kilos. Cela peut être vraiment épuisant !!

Dès lors, vous êtes considérée comme une mezzo-soprano de référence dans le répertoire rossinien, en particulier dans les rôles travestis. Comment avez-vous compris, à un moment donné, que vous pouviez développer votre carrière vers des rôles verdiens tels que Federica, Mrs. Quickly, Eboli, Ulrica ou Amneris, et dans le répertoire français (Les Troyens, Samson et Dalila, Cendrillon, Werther) ou vériste, que vous abordez aussi aujourd’hui ?

Ma voix avait commencé à se développer alors que je ne jouais que le répertoire belcantiste. Pourtant, quand les théâtres me proposaient des rôles verdiens, je leur disais toujours non. Je sentais que j’avais besoin de consolider la technique pour ce nouveau répertoire dans lequel je n’avais aucune expérience. Les rôles verdiens demandent une grande maturité vocale, physique et mentale afin de ne pas trop s’y impliquer et courir le risque de se fatiguer et d’endommager sa voix.
Alessandro et moi, nous avons décidé d’attendre mes 40 ans pour me mesurer à un répertoire différent. J’ai donc commencé par inclure des airs de Verdi dans les concerts. En 2001, j’ai abordé pour la première fois Le Requiem de Verdi (une œuvre très différente de ses opéras !). Puis, un jour, en 2010, on m’a offert d’être Amneris sous la baguette de Lorin Maazel au Palau de les Arts Reina Sofía à Valence et j’ai accepté.
Dès ce moment-là, un nouveau monde musical s’est ouvert à moi. Venant de Rossini, je ne l’ai pas trouvé compliqué. Verdi est plus simple que Rossini ! Rossini est terrible, très difficile ! (rires)
La technique rossinienne est excellente pour la voix, mais il y a tant de notes chez Rossini, parfois tant de vitesse, qu’on n’a qu’un dixième de seconde pour réfléchir à ce qu’on doit faire. En cas d’erreur, on dispose de très peu de temps pour se corriger et continuer à chanter sans compromettre le développement du spectacle. Alors que, dans le répertoire verdien, le chanteur a tout le temps pour réfléchir à ce qu’il doit faire : les notes sont longues, tout est plus facile ! (rires) Du point de vue de l’émission vocale, le chanteur est aussi moins contraint dans les opéras de Verdi. Chanter Verdi est bien moins stressant que chanter Rossini !

Et pourtant, vous n’avez pas laissé de côté le répertoire rossinien. Vous allez bientôt assurer un nouveau rôle travesti au Festival Rossini de Pesaro, dans la mise en scène de Stefano Poda. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de cet opéra presque inconnu qu’est Eduardo e Cristina ?

En ce moment même, je suis en train de l’étudier. Eduardo e Cristina est une première absolue pour Pesaro.
L’œuvre est intéressante. C’est un opéra pastiche de Rossini, c’est-à-dire qu’il contient de nombreux airs qu’il a empruntés à ses autres opéras. Lors d’une première lecture, j’ai découvert des parties d’Adelaide di Borgogna et de La Donna del Lago. C’est un peu comme réétudier des rôles que j’ai déjà chantés ! (rires), Mais avec d’autres mots et quelques notes différentes.

Et ce n’est pas compliqué ?

Si, un peu, parce que je devrai chanter des airs qui sont, en même temps, d’autres airs, et les paroles de ces autres airs que j’ai déjà interprétés pourraient me venir à l’esprit.

On voit bien que vous préparez toujours soigneusement vos présentations en public, mais il peut y arriver des imprévus. Vous souvenez-vous de certains d’entre eux ?

Il peut y en avoir tellement ! Des scénographies qui se bloquent, des costumes compliqués pas faciles à revêtir ou à porter, quelque chose qui tombe au mauvais moment, un chanteur qui quitte la scène par une issue inexistante et se frappe la tête contre un mur… (rires). Et même le trou de mémoire ! Cela arrive parfois quand on connaît un opéra sur le bout des doigts, parce qu’on est moins attentif. Par bonheur, d’habitude, le public ne s’en rend pas compte.
Je me souviens de deux épisodes de ce genre. L’un d’eux a eu lieu pendant une représentation de Semiramide à Genève, il y a bien longtemps ! Dans le récitatif du premier acte précédant mon air, la soprano s’est trompée et a attaqué le récitatif du deuxième acte. Michele Pertusi qui était Assur, lui dit alors: NON !! (rires) Elle ne savait sûrement pas à quel saint se vouer ! La soprano a commencé à inventer le texte dans sa langue, en roumain ! Dieu merci, nous avons pu sauver la mise ! Ce sont des moments interminables pour le chanteur même s’ils sont de courte durée !
Il m’est arrivé quelque chose de semblable pour ma prise de rôle dans La Cenerentola. Dans le finale concertant, j’ai sauté une répétition et je ne savais plus où j’étais. Heureusement, un de mes collègues m’a soufflé mon texte et j’ai pu aller de l’avant. Mais, à ce moment-là, j’ai perdu des années de vie ! (rires)

Y a-t-il un spectacle qui vous a laissé un souvenir impérissable ?

Oui ! Une production des Troyens à La Scala, dans la mise en scène de David McVicar. J’adore le rôle de Didon, et en particulier le moment où elle dit au revoir à sa ville (ndlr : acte V, air « Adieu, fière cité »).
Du point de vue scénique et musical, dans cette production, l’alchimie entre la musique et les décors était telle que je baignais dans une atmosphère magique. J’étais totalement immergée dans le rôle. Le public n’existait plus pour moi. J’étais Didon et je vivais vraiment son drame. Quelle sensation merveilleuse ! Même lorsque je m’en souviens, je me sens heureuse. Ce fut thérapeutique ! (rires)

À la fin du mois de juin, vous ferez vos débuts au Teatro Colón de Buenos Aires. Vous y serez Giovanna Seymour dans l’opéra Anna Bolena de Donizetti. Mais, cette fois-ci, l’opéra sera donné en version de concert. Que pensez-vous des opéras présentés sous cette modalité ?

Il est dommage qu’Anna Bolena ne soit pas joué plus souvent sur les scènes lyriques, car c’est un bel opéra. Il est vrai aussi que c’est une œuvre complexe, et qu’il est donc compréhensible que certains théâtres ne l’incluent pas dans leurs saisons.
En ce qui concerne les opéras en version de concert, je pense que c’est une option intéressante, bien que ce soit plus difficile pour les chanteurs, car nous devons remplacer la mise en scène par une plus grande expressivité, afin que le public comprenne mieux l’intrigue.
J’aurais bien aimé, évidemment, chanter une Anna Bolena mise en scène. Les décors, les costumes, la mise en scène aident à l’intelligibilité de l’histoire racontée et offrent, du point de vue visuel, un spectacle plus attrayant. Mais, une version de concert permet au public de se concentrer sur la musique, les chanteurs et l’orchestre.

Giovanna Seymour fait partie des rôles que vous préférez ?

C’est un rôle magnifique, avec cet air si difficile, mais extraordinaire qu’est « Per questa fiamma indomita », mais il y a aussi d’autres rôles qui me passionnent. Par exemple, Didon des Troyens. De Verdi, Amneris, Eboli et Azucena, que je n’ai pas encore chanté, mais que j’aimerais débuter dans un proche avenir.
Bien entendu, il y a aussi les rôles rossiniens comme Tancredi, Arsace, Malcolm, avec lesquels je suis si étroitement liée.
D’ailleurs, je tombe toujours amoureuse du rôle que je chante. Même si je l’ai interprété de nombreuses fois, à chaque reprise, il devient pour moi une redécouverte, car je l’aborde à un autre moment de ma vie, de ma carrière, j’ai vécu d’autres expériences, j’ai changé.

Une attitude remarquable car, de cette façon, vous êtes toujours heureuse quand vous chantez, et assurément le public le ressent. Mais, il y a un rôle fort peu sympathique que vous devez interpréter dans quelques mois à l’Opéra Bastille : Mme de la Haltière de l’opéra Cendrillon de Massenet. Je me demande si vous aimez aussi ce rôle…

Franchement, ce n’est pas du tout un rôle attachant ! (rires) Cette saison, ce sera la reprise d’une production créée l’année dernière à l’Opéra Bastille, dans laquelle j’ai passé de très bons moments ; je me suis beaucoup amusée.
Mon problème avec ce personnage, c’est que je ne peux pas être méchante ! La metteuse en scène, Mariame Clément, me disait : « Daniela, tu dois être méchante !! Tu es la marâtre !! ». Nous en avons fait un personnage… humain ! Nous avons transformé la perfidie de Mme de la Haltière en quelque chose de bouffon, c’est-à-dire de comique et de caricatural.
Voilà pourquoi je me suis tellement amusée dans cette production ! (rires) Il faut dire aussi que toute la mise en scène était très drôle. Je suis donc ravie de reprendre ce rôle à Bastille.

Puisque vous évoquez cette metteuse en scène, y a-t-il eu des metteurs en scène avec qui vous avez eu une relation artistique profonde et enrichissante ?

Sans aucun doute, Hugo de Ana a été le metteur en scène qui m’a ouvert un monde nouveau, en raison de sa connaissance totale du théâtre d’opéra sous tous ses aspects : non seulement musicalement, mais encore du point de vue des décors, des costumes et de la performance des chanteurs. Il m’a appris énormément de choses. Il travaille beaucoup sur le personnage à interpréter, sur les détails. C’est un travail très exigeant, mais à la fin, on voit le résultat.
Pour moi, ce fut fondamental de le rencontrer au début de ma carrière. Avec lui, j’ai compris que l’opéra est en lui-même une combinaison d’arts, comprenant la musique et le chant, bien sûr, mais aussi la scénographie, la danse, les arts visuels. J’ai souvent travaillé avec lui. Je me souviens surtout d’un ravissant Barbiere di Siviglia, à Rome. J’étais Rosina dans la deuxième distribution. C’était en 96 ou 97. Il y a quelques années de cela… (rires)
Je me souviens aussi de Pier Luigi Pizzi qui est un esthète de la scénographie et de la mise en scène. Et de David Mc Vicar. Chacun d’entre eux m’a marquée à sa manière.

Le monde du théâtre peut être difficile. Avez-vous été confrontée à des expériences désagréables ?

C’est un monde très particulier, il y a beaucoup de concurrence. J’ai rencontré des gens qui voulaient faire carrière en jouant des coudes. J’ai aussi dû supporter des médisances ou des gens qui assistent à un spectacle juste pour détecter s’il y a quelque chose qui ne va pas ou pour voir si ma carrière est finie.
Un chanteur est un être humain, pas un robot. Il a des jours avec et des jours sans. Toutes les représentations ne sont pas parfaites. C’est pourquoi il est nécessaire d’avoir les pieds sur terre. J’ai la chance d’avoir fait carrière avec Alessandro à mes côtés, de préparer toujours les opéras avec lui et nous voyageons ensemble.

Étudier et travailler avec son mari, être ensemble tous les jours, à tout moment, cela peut s’avérer compliqué…

Bien au contraire. Cela a été très important pour moi, parce qu’Alessandro m’a toujours soutenue et supportée (rires). Il a été absolument fondamental dans ma vie, autant du point de vue affectif qu’artistique, puisque je continue à étudier avec lui !
Cette année, nous célébrons nos vingt-cinq ans de mariage. Nous avons beaucoup d’intérêts en commun. Cela nous a toujours unis. Nous avons le désir et la volonté d’aller de l’avant. Mais nous échangeons aussi couramment sur toutes sortes de sujets : la musique, la vie, le monde, nos loisirs. Et puis chacun a son espace à lui.
Comme tous les couples, nous avons eu nos moments difficiles, mais nous avons toujours parlé pour résoudre ces problèmes et rétablir l’équilibre dans nos vies.
Toutefois, s’il s’agit d’étudier une partition, si on prépare un opéra ou un concert, on est professeur et élève. Et le restant n’entre pas dans la salle d’étude.
Quant au travail, notre collaboration a toujours été très étroite. Au moment d’entrer en scène, je sais que, derrière moi, il y a Alessandro qui m’aide techniquement, musicalement. Depuis le début, la mienne, c’est une carrière qui s’est faite à deux.

Une dernière question : que fait Daniela Barcellona quand elle n’est pas en train d’étudier ou de travailler ?

J’aime cuisiner et m’occuper du jardin. Je fais aussi de la gymnastique. Mais cuisiner est vraiment la seule chose qui me fait tout oublier. Quand je suis à la maison, je cuisine pour mon mari, pour des amis. J’aime expérimenter dans la cuisine. Et surtout faire des desserts et les décorer, parce que je trouve que c’est quelque chose de très créatif. Je fais même des gâteaux pour les anniversaires de mes amis… Mon mari, lui, se spécialise dans les grillades, il aime aussi faire de la pizza… et la manger ! (rires)
Et puis, quand je travaille à l’étranger, j’achète des livres sur la cuisine locale. Je pense qu’un peuple s’exprime aussi par sa cuisine, qui est une manifestation de plus de sa culture.

Visuels : Amneris (in Aida), Salzburg Festival 2017 © MarcoBorrelli / La Donna del Lago MET 2015 Daniela Barcellona (Malcolm) et Joyce DiDonato (Elena) © Ken Howard MET / Madame de la Haltie?re (Cendrillon) Opéra national de Paris 2022 ©Monika Rittershaus

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