
Le Soldat et la Ballerine, et si ça finissait bien ?
Robert Sandoz s’empare du célèbre conte de Hans Christian Andersen dans une mise en scène enlevée et inventive. Un bijou !
Pendant l’entrée du public, Adrien Gygax et Lucie Rausis ont l’air bien mal en point. Lui est un soldat de plomb unijambiste, elle une ballerine au costume plus vraiment blanc. Elle et lui ont l’air d’avoir traversé beaucoup d’épreuves, que nous le sentons, ils vont nous raconter.
Roland Schimmelpfennig a adapté librement L’inébranlable Soldat de plomb de Andersen et en a changé la structure. Dès les premières secondes, le jeune public découvre l’issue fatale, la sentence qui tient en une réplique :
“Si j’étais toi, je le jetterais au feu. – a dit le garçon à la cuisinière.”
Nous voici joyeusement interloqués. Si les amoureux sont devant nous c’est qu’ils ont survécu à l’incendie ( NDLR encore du feu dans ce festival !). Mais comment ?
Et bien cela c’est la magie du théâtre et du récit. Nos protagonistes vont voler, se noyer, être avalés, servir de proie. Leur épopée est dramatique et nous, nous sommes suspendus à leurs lèvres.
Robert Sandoz se place dans un registre classique et efficace. La mise en scène ne cherche pas l’avant-garde, elle cherche le conte et le merveilleux. Il y a des “vieux trucs” qui marchent tellement bien. Des ombres chinoises et des chutes sans chutes. C’est absolument délicieux !
Le décor s’ouvre vers un monde métallique et humide où l’orage menace. Les deux fragiles, les deux différents plus fort que tout, mais alors vraiment tout, offrent au public une leçon efficace : ce n’est pas parce qu’on est fragile que l’on perd forcement !
A 15h. A partir de 6 ans. Jusqu’au 25. Il reste de la place.
Le Soldat et la Ballerine, Robert Sandoz, 2022 © Christophe Raynaud de Lage
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