Danse

Blue Lady [revisited], Carolyn Carlson mise à l’honneur à Chaillot

11 March 2010 | PAR Alienor de Foucaud

 Du 10 au 20 Mars, le Théâtre National de Chaillot présente deux ballets de la chorégraphe Américaine Carolyn Carlson, Blue Lady et Eau. Hier soir, Blue Lady ouvrait la danse, cet autoportrait chorégraphié à Venise en 1983 sur une musique de son compagnon René Aubry, explore les âges de la vie et toutes les figures de la féminité. Il est aujourd’hui interprété par Terp Saarinien, danseur finlandais, passionné par le japon et le zen, magnifique figure de l’onnagata, acteur masculin travesti pour interpréter des rôles féminins.

  Sur scène, un arbre s’élève entre ciel et terre, symbolisant tant la généalogie, la famille et les racines de la vie. Ce solo personnel, portrait de la maturité d’une femme est aujourd’hui interprété par un homme. En transmettant sa création à Terp Saarinien, Carolyn Carlson passe d’une pièce très intime à quelque chose de plus universel, figurant un humain qui traverse différents aspects de la vie.

 Le danseur finlandais parvient ainsi à faire cohabiter sur scène, l’homme fort et l’homme sensible qui sont en lui. Il a la grâce d’une gestuelle féminine et l’ardeur impétueuse d’un homme. Ses mouvements sont en perpétuelle tension, alternant des attitudes respirées et des arabesques en suspension. Terp Saarinien dépasse l’association musique-corps de la danse, il est entièrement dans la sensation, plus qu’un danseur c’est un animal, un fauve, qui ressent chaque geste comme une étape de la vie.

 A l’image de Noureev, auquel le danseur rend hommage dans son propre solo Hunt (sur le Sacre du Printemps de Stravinsky), il est emmené pas son geste dans une fluidité et une continuité qui semblent éternelles. La danse ne s’arrête pas, si la musique se tait, elle est suspendue, mais elle continue de faire vivre le corps du danseur, véritable langage, porteur d’un message universel et abolissant toute frontière entre les deux sexes.

  C’est une véritable performance que ce virtuose livre à ses spectateurs, seul sur scène pendant soixante dix minutes, il parvient à habiter cette création dans un élan de liberté, jouant entre improvisation et interprétation. Si au terme de « chorégraphie », Carolyn Carlson préfère celui de « poésie visuelle », c’est parce qu’elle parvient à explorer dans la danse toute sa part philosophique et spirituelle, mettant en scène des danseurs debout entre ciel et terre, pris dans le mouvement de l’univers.

 Théâtre National de Chaillot, place du Trocadéro (XVIe). Métro Trocadéro, lignes 9 et 6 Loc. : 01 53 65 30 00.

« Blue Lady Revisited » du 10 au 13 mars à 20 h 30

« Eau » du 18 au 20 mars à 20 h 30 (complet).

Improvisations dans la Cité de l’architecture le 13 mars à 18 heures. Places : 8 € (5 € sur présentation d’un billet à Chaillot). 

Création pour les élèves du CNSMD au Louvre le 26 mars à 19 heures. Places : 6,50 €.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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