
Une playlist à toute épreuve
Cette semaine Laure Cahen, Clara Luciani, Babylone Circus, Hawa et Billie Eilish.
Everything I wanted — Billie Eilish
On ne l’a pas forcément en tête mais Billie est au top des ventes 2019 et d’abord aux États-Unis car sa musique on le sent encore ici est tellement américaine, musique de jeune fille vaporeuse qui reste digne et ennuyée devant la tentation Taylor Swift.La ligne est clairement en faveur de Lana del Rey mais on a également envie de citer Cat Power dans cette façon de décortiquer son chant et d’en extraire le fruit de son âme.
Monster — Babylon circus
Ça commence comme le «Funny game» de Michael Haneke mais alors ça ne dure qu’une seconde. Le «Monster» est ici un zombie possédé par la danse transformant une station-service en dance-floor. On est «chez Johnny» on est en France mais dès qu’on appuie sur le bouton ça gicle en ragga décalé et en rock anglais. Tout à fait réussi.
La complainte du soleil — Laura Cahen
Bel attelage que cette rencontre entre la voix cuivrée de Laura et la bande-son de «J’ai perdu mon corps». Toute l’intro, magnifique, incite à poursuivre dans les modulations d’abord haut perchées puis beaucoup plus douces, tout en enlacements et en volutes. Au départ, on pensait au «soleil incontinent» de Klo Pelgag mais le blues de la Québécoise part sur autre chose, plus inquiétant. Ici le solaire surplombe tout.
My love — Hawa
Fraîche découverte from New York déjà repérée dans les pages du Fader, le jeune Hawa fait passer les sonorités africaines au premier plan d’une construction electro-rap. Celles-ci sont découpées, ciselées pour accompagner une complainte qui balance vers le R’nbe sans toutefois complètement s’en saisir, le flow de la chanteuse faisant écran à la déclaration d’un amour blessé. Un morceau hypnotique.
La chanson de Delphine — Clara Luciani & Vladimir Cauchemar
C’est un peu comme si les Daft Punk se transformaient en cadavre, le crâne à vif remplaçant le casque de protection VIP. Vlad’ cauchemar a fait du bon boulot dans cette reprise de Michel Legrand qu’à peu près tout le monde connaît à Rochefort, la demoiselle Luciani au premier chef qui en fait ici son quatre heures, brillante et concentrée. Rien à dire.
visuel : couverture album Clara Luciani