Musique
Transmusicales : coup de show sur le grand froid

Transmusicales : coup de show sur le grand froid

09 December 2022 | PAR Rodolphe Pete

La 44e édition des Transmusicales a commencé mercredi soir à Rennes. Jusqu’à dimanche, 80 formations vont résonner dans toute la ville.

De bon augure. La soirée inaugurale de la 44e édition des Transmusicales affichait complet, mercredi dans l’antre historique de l’Ubu, où les centaines de spectateurs se sont tenus chaud pour écouter les quatre formations ayant la chance d’ouvrir le bal du marathon sonore. Le coup de coeur revient à Danielle Ponder, tellement la chanteuse américaine, militante des droits civiques et grande voix frissonnante, a conquis l’assistance. Une relation touchante avec le public et des morceaux puissants dans la grande tradition vocale d’outre Atlantique de la soul et du rythm and blues. Une nuit magique qui résonne bien après sa fin officielle.

Grand froid toujours au parc des expositions le jeudi pour la première des trois nuits. Un format réduit (arrêt à 3 h, pas de hall 9), mais une excellente mise en jambes pour tester le dispositif comme d’habitude efficace, de la navette à la restauration. Mieux valait arriver tôt pour apprécier Meute dans le hall 3, trio de Touraine (remarqué au Printemps de Bourges) surpuissant avec ses batteries et machines pour une cavalcade bondissante (du rock au krautrock) qui aurait été parfaite au milieu de la nuit. La jauge était bien pleine en revanche pour l’un des événements annoncés, le show d’Astereotypie, où l’autisme des interprètes n’est pas l’essentiel. Depuis dix ans, le collectif a montré par sa “Colère” (un de leurs titres emblématiques), avec le soutien du groupe Moriarty, que leur énergie et leur spoken words avaient toute leur place sur scène, en faisant la différence sans besoin d’être catalogués différents.

L’espace dancefloor Greenroom a lui fait son œuvre dans un esprit classique (Bellaire, ce n’est pas mauvais mais le fourre-tout house à la Folamour ne propose pas grand-chose d’original) jusqu’à l’explosion final du duo suédois Rein, mélange parfait d’EBM, de rock et de techno pour une démonstration époustouflante et roborative.

La nuit n’aurait pas été complète sans le souffle métissé au hall 8 par une montée en puissance efficace avec Kin’gongolo Kiniata, Jojo Abot et Agoria. Le point commun entre le groupe du Congo, la chanteuse ghanéene et le DJ lyonnais ? L’audace, le mélange et la surprise. Mention spéciale à Jojo Abot pour sa voix et son sens du show et à Agoria dans sa volonté de faire partager par les nouvelles technologies (wifi dédié, connexion entre la scène et les spectateurs), tout en restant caché derrière une grande toile projetant des visuels hypnotiques. Deux créations comme les Transmusicales savent les accueillir…

Rodolphe Peté

www.lestrans.com

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Rodolphe Pete

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