Musique
Double Trouble : « Tout s’est fait au fur et à mesure »

Double Trouble : « Tout s’est fait au fur et à mesure »

25 December 2022 | PAR Rodolphe Pete

Salomé (cheveux bouclés) et Aurore, jumelles parisiennes, sont la nouvelle sensation techno aux platines de leur résidence au Glazart. Bookées depuis quelques mois par l’agence Wart, leur set à l’Ubu de Rennes a enchanté le responsable des Transmusicales. Le duo Double Trouble a donc mixé sur la Greenroom lors de la 44e édition. Rencontre.

C’est la première fois aux Transmusicales ?

C’est la première fois tout court, en public comme en dj.

Comment s’est fait le contact avec le festival ?

On a mixé à l’Ubu pour une soirée Tricks, en warm-up et Jean-Louis Brossard (le patron des Trans) a aimé ce qu’on a fait et est venu nous voir après. Il nous a proposé de jouer au festival. C’est parti de là, on n’avait d’ailleurs jamais joué à Rennes. On a dit oui évidemment. On n’a pas de pression, on vient profiter du moment et faire plaisir au public.

Est-ce que vous avez senti ce soir-là qu’il se passait quelque chose ou c’était un set normal ?

C’était un set comme d’habitude, très bien préparé en amont, avec des morceaux qu’on avait déjà joués.

Justement, vous préparez beaucoup vos sets ?

Ça dépend des dates, du lieu, de l’heure du passage et du public. Il y a beaucoup de paramètres qui rentrent en ligne de compte mais on a une palette de tracks assez large et on s’adapte au public qu’on a devant nous. Ce soir, on joue de minuit à 2 h, on a sélectionné quelques morceaux, on a préparé mais pas trop. On verra, la tracks liste est prête, on pourra s’adapter. On est en immersion, on voit si ça plaît. Club ou festival, l’ambiance peut être différente mais le but reste le même, on est là pour jouer !

Vous jouez quel type de techno ?

De manière générale, on est plus sur la tranche acide, mélodique, groovy, autour de 130-135 BPM. Mais quand on joue en after, à notre résidence du Glazart à Paris, il faut envoyer ! C’est un after dynamique, avec l’ancien public de Concrete et de Dehors Brut. Des clients qui veulent quelque chose de plus énergique, c’est pourquoi on monte à 140-145 avec aussi de la hard techno.

Vous mixez depuis combien de temps ?

Au départ, on a commencé par sortir en club, notamment au Rex, et on a découvert les musiques électroniques. On a fait notre première teuf ensemble. L’une de nos premières soirées était avec Ellen Allien. Quand on rentre dans ce milieu, on est un peu perdu avec tous les styles. On a tout de suite su qu’on voulait faire de la techno. On s’est mise au mix il y a cinq ans. On a déjà appris à mixer chacune de notre côté, puis on nous a dit de nous mettre ensemble, que cela marcherait mieux. Et tout s’est fait au fur et à mesure avec d’abord quelques petits bars dans Paris, puis des clubs.

Le fait d’être sœurs jumelles, comment cela fonctionne dans un set ?

Forcément, comme on est jumelles, on prépare moins que des gens qui jouent ensemble en étant juste amis. Nous, on s’appelle tous les jours, on communique tout le temps ensemble. Il n’y a jamais eu de souci à ce niveau-là.

Qu’est-ce qui a déclenché le passage à l’acte ?

C’était d’abord un choix et des amis qui avaient une résidence au Rex (B Trax) nous ont poussé à nous mettre dedans et de commencer à se lancer dans le monde de la nuit en tant que dj.

Est-ce que vous aviez des modèles ?

On aime bien Chris Liebing, Len Faki, Carl Cox, Sam Paganini et Maceo Plex, Nicole Moudaber, Monika Kruse, ce sont les premiers qu’on a écoutés. Puis on est partis vers des artistes plus dans notre style.

Le choix du nom Double Trouble est venu comment ?

Il fallait prendre un nom, on n’avait pas trop d’idées. On a finalement choisi quelque chose de plus original que nos simples prénoms. Comme on est deux, on a choisi le nom qu’on nous donnait depuis quelques années.

Vous êtes aussi désormais bookées par l’agence Wart, c’est un cap important ?

C’est un cap qui en effet nous professionnalise un peu plus qu’actuellement. Les choses sont un peu plus carrées. C’est récent, cela fait deux mois, il faut laisser les choses se faire et on verra bien.

Le but est d’en faire votre activité ?

Oui, pourquoi pas. C’est une passion pour le moment et on travaille toutes les deux à côté mais oui, si on peut en vivre correctement. Ce n’est pas évident, il y a une nouvelle générations de djs, la compétition est rude.

Qu’est-ce qui fait la force de votre duo ?

Nous sont deux femmes, complices. Il y a pas mal de femmes qui émergent maintenant dans les musiques électroniques. A l’heure d’aujourd’hui, c’est quand même faisable pour une femme : sa musique, ses productions, son côté artiste et pas seulement pour le physique. Le physique peut jouer effectivement pour certaines personnes qui vont s’arrêter là.

Vous figurez par ailleurs sur la première sortie du label de l’after du Glazart…

Oui, c’est la naissance du label After O Clock et ils nous ont proposé d’être sur la première sortie avec Kuss et Alys. C’est notre première sortie, on est résidentes et donc on a dit oui. On a une autre sortie prévue en début d’année prochaine.

La production, c’est quelque chose de récent ?

On a eu le temps de s’y mettre pendant le Covid qui nous empêchait de mixer en club. Donc, on s’est adapté, on a fait des live streams et on avait davantage de temps pour produire avec Ableton live.

Quelles sont vos inspirations ?

On essaye de tout mélanger, des styles de toutes les époques, il y a des remixes des années 90 qui marchent en effet assez bien. On aime bien dans nos sets avoir des mélodies et des morceaux avec des paroles, pour le faire vivre, qu’il ne soit pas linéaire. On reste dans une techno à la T 78 et ASYS. On aime beaucoup leurs productions.

Vous avez déjà des dates planifiées ?

Oui, le 15 janvier, on part jouer à Lille avec François X et David Asko. On va aussi aller à La Plagne et d’autres dates sont à confirmer sur février et mars.

visuel : Rodolphe Peté

 

À la Maison de la Radio, le Hip-Hop Symphonique impose son tempo
L’Âme sœur
Rodolphe Pete

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration