Musique

Retour sur le troisième album de Mamani Keita

01 March 2012 | PAR Jerome Gros

En mai 2011 sortait le troisième album de Mamani Keita, où se mêlent à la fois ses origines, sa voix gorgée de soleil et des rythmes aussi divers que pénétrants empruntés à différents styles comme le rock ou encore l’afrobeat. Toutelaculture a décidé de revenir sur cet album passé inaperçu.

Mamani Keita, c’est une voix. Une voix magnifique révélée dès son plus jeune âge, puisqu’elle remporte à 12 ans le prix de la meilleure soliste de Bamako (Mali) lors de la Biennale artistique annuelle. Cette voix rencontre l’un des grands acteurs de la scène musicale africaine, Salif Keita, à 17 ans. Ce dernier l’emmène avec lui en tournée à la fin des années 80 en France, où elle décide de rester, clandestine.

C’est donc en France que Mamani Keita commence son aventure musicale. Elle fait la connaissance du musicien rock Marc Minelli, avec qui elle enregistre son premier album en 2002. Electro Bamako est la première pierre d’un édifice musical hétéroclite. Puis, elle rencontre Nicolas Repac. De cette rencontre décisive naît Yelema, en 2006. L’arrangeur et la chanteuse s’entendent parfaitement. L’album est engagé, Mamani Keita n’oublie pas d’où elle vient et chante au nom des orphelins d’Afrique, elle qui n’a pas connu son père.

En 2011, Nicolas Repac et Mamani Keita décident de collaborer à nouveau et enregistrent Gagner l’Argent Français. L’album s’ouvre sur le titre éponyme. Une guitare, des tambours puis la voix mélodieuse qui démarre et chante en Bambara. On se voit déjà en Afrique. Mais on a déjà entendu ce genre de mélodies un certain nombre de fois. On aime, mais ça ne transcende pas. Sauf que ça ne s’arrête pas là. Au bout de deux minutes, alors que le tambour se fait muet, démarre une mélodie aux teintes de rock pendant que Mamani Keita continue la chanson en français, d’une voix un peu plus grave et rapide. Cette mélodie rock qui émerge se mêle alors aux sonorités africaines qui s’étaient effacées et qui reviennent de plus belle. Dès lors, on n’a plus qu’à se faire bercer par le reste de l’album qui réussit le tour de force de nous surprendre sans nous choquer.

Le temps de 10 chansons, l’on s’échappe pour un pays où il n’y a plus de soucis, simplement des rêves. La basse et la flûte de « Massigui » ou encore la voix de « Nenibali » nous plongent dans des pensées solitaires, tandis que « Konia » nous ramène dans des paysages colorés et peuplés. 10 chansons… et l’album se clôt sur « Siya », calmement. A la fin, il ne reste plus qu’un sourire.

L’album nous est proposé par le label No Format. Sorti en mai 2011, il méritait largement qu’on revienne dessus un peu plus en profondeur.

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Jerome Gros

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