
R.wan, le peau-rouge au coeur tendre
Le chanteur de Java (C’est pas d’la menthe à l’eau !) poursuit sa carrière solo, après deux albums (Radio Cortex, 2006, et Radio Cortex 2, 2008) au succès relatif, avec Peau Rouge, qui sort le 6 février prochain. Fort d’une excellente reprise (actualisée) de la chanson “Laisse béton” de Renaud, R.wan a montré à son public une assurance et un talent suffisants pour conquérir le plus grand nombre, fans de chanson française rauque, de satire sociale ou de rythmes mélancoliques accompagnés d’une bonne dose d’amertume.
R.wan ne tombe pas assez souvent dans le cliché pour pouvoir être rangé dans cette catégorie de chanteurs engagés insupportables à laquelle adhèrent par défaut les bourgeois-bohème crypto-gauchistes. Il n’a pas non plus le privilège de sortir d’un groupe au succès mondial préfigurant une carrière solo désastreuse. Et pour couronner le tout, il chante mieux que ses contemporains dans le même registre.
Oui mais voila : R.wan énerve. Par son ton sardonique omniprésent, sa poésie revendiquée mais pas assez aboutie, son élocution trop parisienne pour être vraie, il manque à Peau Rouge un détachement salutaire vis-à-vis de ses textes pour être réellement sincère : ce n’est pas par manque de légèreté que le chanteur pèche, mais au contraire par une dédramatisation excessive des sujets sordides qu’il chante.