[Live report] In The Valley Below au Silencio
Angela Gail et Jeffrey Jacob sont en couple dans la vie, et en duo au sein de leur projet de pop rock perché In The Valley Below. Ensemble, et aux côtés d’un claviériste et d’un batteur, ils présentaient hier soir au public clairsemé du Silencio parisien les compositions de The Belt, leur tout premier album studio…
Avec un léger retard, les quatre membres du groupe investissent la scène qui les sépare légèrement des invités et autres membres chanceux du Silencio Club. Déjà, un jeu de lumière s’active autour des deux chanteurs mixtes du quatuor, venant évoquer l’impression d’une brume légère et vaporeuse.
Distants quoique théâtraux, les deux tourtereaux (ou seraient-ce plutôt les sombres corbeaux ?), affublés de tuniques qu’ils auront sans doute empruntées à des mormons un peu tristes, intériorisent une prestation scénique qui nous rappellera que l’amour est parfois si fusionnel qu’il ne semble avoir besoin d’une quelconque entité extérieure pour se donner la possibilité d’exister…
Côte à côte, les auteurs de Peaches, un premier EP convaincant et trois fois remixé (par Passion Pit, par Owlle, par le chanteur de Bloc Party Kele), chantent côte à côte comme s’ils devaient, parfois, confondre leurs corps tout autant que leurs âmes. Gênant, à défaut d’être touchant.
Issue d’un sombre poème d’Edgar Allan Poe, d’un film soigné de Tim Burton, ou plutôt, si l’on s’en réfère aux lieux, d’une aventure lynchéenne pas encore inventée, Angela Gail, elle, fascine tout autant qu’elle effraie. D’abord le public, bien sûr, capté par les mouvements d’humanoïde froid et le flegme spectral de cette incantatrice d’ailleurs, mais aussi, semble-t-il, son propre compagnon de vie et de chansons.
Elle le scrute du regard et multiplie les gestes de tendresse à son égard. Lui, aurait plus tendance à la fuir, à se forcer de capter ses yeux sur autre chose. C’est le Stanley de Clôture de l’Amour qui aurait toutes les peines du monde à soutenir le regard d’une Audrey soudainement devenue bienveillante et attentive à l’égard de son complément amoureux. Gênant, de plus en plus.
Certains pousseront quelques cris de contentement lorsque raisonneront les premiers accords de « Stand Up », et surtout ceux du popeux et délicieux tube « Peaches ». Les autres resteront interdits devant la prestation inédite et indéchiffrable du duo californien, finalement évocateur d’une impression devenue si peu familière dans le monde tellement cloisonné de la pop trop rapidement qualifiée « d’indépendante »…
The Belt d’In The Valley Below, sortie le 19 mai prochain.
Visuel : © Beair pour le Silencio
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Amelie Blaustein Niddam
Meilleur à écouter qu’à voir !
Bastien Stisi
Une expérience différente en tout cas !