Pop / Rock
[Live report] Anna Aaron envoûte le Silencio avec sa voix de velours

[Live report] Anna Aaron envoûte le Silencio avec sa voix de velours

06 November 2014 | PAR Yaël Hirsch

Alors que son nouvel album Neuro, est sorti au printemps dernier chez Discograph, l’envoûtante Anna Aaron était avec ses quatre musiciens sur la jolie scène du Silencio où ils relayaient Philippe manœuvre, ce mercredi 5 novembre. Un moment de concentration, de précision et de grâce pop-rock habitée tout à fait profond. 

[rating=5]

Look rock et cheveux d’ange au vent, calée devant son clavier d’où sortent aussi toutes sortes de samples bien ficelés et sa voix grave et puissante portées aux nues ou aux limbes, Anna Aron est une présente contrastée : à la fois très timide et fermement décidée à délivrer un message de grande amoureuse qu’elle partage. Helvète et spécialiste de littérature allemande, cette jeune chanteuse romantique a grandi en anglais et parle d’amour avec profondeur dans cette langue. Les riff de guitares accompagnent sa voix qui semble lutter et définitivement triompher quand, en deuxième morceau, elle entonne le premier single de son album, “Stellarling”. Sur scène, la voix vivante, et les partitions entre instruments, samples parfaitement maîtrisés, la chanson gagne en émotion et fluidité. Les montées tendres de “Bird of my heart” touchent un point sensible chez les spectateurs qui sont accrochés.

Ravie de jouer au Silencio dont elle vante l’acoustique et la beauté, Anna Aaron se présente comme suisse, avec l’accent (mais pas vrai en anglais) et poursuit son cheminement sensible dans un répertoire déjà bien fourni. “Linda”, la ballade un peu dark qui a des remontées pops, s’exécute magistralement avec la guitariste, entre filles.

Un petit coup d’électro-pop extatique où sa voix semble lutter contre un chœur samplé pour une libération qui semble proche et on sort de l’ambiance “Girl” pour se diriger franchement vers une ambiance grunge avec un “Labyrinth” très entraînant. le problème avec Anna Aaron c’est que l’on se sait pas s’il faut se lever pour saluer les riffs de guitare ou rester sagement assis pour suivre les vibrations si envoûtantes de sa voix de velours. De cet instrument elle joue avec une agilité et une facilité déconcertante, elle grimpe, redescend, s’appuie sur son propre écho en single ou en chœur avec une telle dextérité qu’on dirait un collectif de soprano de haute volée qui a rencontré une diva blues. Et l’on passe au garage un peu trashy avec l’envoûtant “Neurohunger” et quand elle parle sur un tambourinement ententant avce “Elijah’s chant”, c’est absolument magnifique.

Mains au ciel, dansant au rythme de son flow très réglé, la chanteuse offre encore à son public la magnifique ballade “Nothing else” et en final le très joli et pianistique “Case”. Vivement applaudis par une assemblée émue et conquise, la chanteuse qui fait à la fois penser à Lykke Li et à PJ Harvey, ainsi que ses excellents musiciens quittent la scène à pas feutrés. Ils étaient contents d’être là, très. Et ils reviendront, nous l’espérons bien!

visuel : couverture de l’album Nero

 

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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