Musique
Laurent Couson : L’illusion fait partie du métier d’artiste

Laurent Couson : L’illusion fait partie du métier d’artiste

04 October 2011 | PAR La Rédaction

Comédien (Voir notre critique de Ces amours-là), compositeur, pianiste,trompettiste, séducteur, Laurent Couson est de retour après le remarqué “Monsieur Luxure’ du théâtre de la Gaité. A partir du  octobre, c’est au Théâtre de Nesle que les trapézistes, les funambules et les belles illusions opèrent depuis son piano. Rencontre à la veille de la reprise des festivités.

Qu’est ce que cela vous fait d’être seul sur scène après avoir interprété de nombreuses chansons de ce solo show auprès de 4 comédiens et musiciens, dans le cadre du spectacle musical Monsieur Luxure l’an dernier ?

Ça me donne un trac énorme. J’ai l’habitude d’être toujours entouré de musiciens, qui vont du quartet à l’orchestre symphonique. Ici, je me retrouve livré à moi-même, c’est un défi, un nouveau challenge à relever et en même temps une grande sensation de liberté. J’avais aussi peut-être besoin de ça pour créer une intimité avec le public. Seul au piano, il y a de la place pour des improvisations, pour changer les arrangements en fonction du public, les chansons choisies et les interventions qui les précèdent.

Un solo show, est-ce toujours un travail d’équipe ?

Les gens qui m’entourent sont les mêmes depuis des années et ils le resteront, notamment à la production, à la scénographie, aux lumières, je travaille avec des personnes qui me font confiance et je suis toujours content de les retrouver comme musicien et comme créateur artistique. Je suis aussi très content d’avoir rencontré l’équipe du Théâtre de Nesle, car c’est un endroit qui aime les artistes, à la fois familial, mais avec une ambiance que l’on pouvait trouver dans les anciennes caves de st germain des près, où quand on allait écouter un artiste sur scène, on se disait que tout pouvait arriver et qu’on entrait véritablement chez lui. Au Théâtre de Nesle, j’invite le public chez moi.
En général, quand je sors dans Paris, j’aime bien entrer dans un endroit où rien n’est complètement établi. La plupart des lieux parisiens sont des lieux d’exposition où les individus font étalage d’eux-mêmes et jouent un rôle attendu. Je préfère les lieux qui invitent à la surprise.

Laurent Couson a-t-il divorcé de Monsieur Luxure ?

Monsieur Luxure a été un moyen de se cacher derrière un personnage pour monter une première fois sur les planches en tant que chanteur. J’avais un peu peur au début de le faire sous mon nom, alors j’ai écrit ce spectacle où ce personnage me ressemblait étrangement -même énormément- quand il racontait ses relations aux autres et aux femmes. Un an après je me sens beaucoup plus prêt à dire que ces histoires et ces relations sont les miennes, même si je ne peux pas m’empêcher malicieusement de dire à la fin du spectacle que certaines situations sont inventées ou que j’ai peut-être menti. Mais pour moi, cette illusion fait partie du métier d’artiste.

Il y a de nouvelles chansons, plus tendres, plus introspectives. C’est comme si monsieur Luxure en un an avait appris à mieux aller vers les autres…

Oui, mais c’est le fruit d’une évolution après un premier passage sur scène, on comprend mieux ce qui est mal compris ou les facettes de sa personnalité que l’on doit faire plus ressortir. Ce n’est pas étranger aussi au fait d’avoir passé un an sur la route, à rencontrer beaucoup de nouvelles personnes.Mais ce ne sont que des chansons, c’est-à-dire l’expression d’une vérité artistique à un instant donné, non une réflexion imposée et absolue. J’essaye de m’amuser avec les notes et les mots, rien de plus. Je veux faire passer de l’émotion, avant toute chose, de l’émotion.

Quand y aura-t-il un disque de vos chansons ?

C’est devenu très facile d’enregistrer un disque mais très difficile de le faire distribuer et de trouver les personnes pour le travailler. Il est devenu compliqué de vendre des disques, donc on doit correspondre à une image qui aurait tout de suite son public évident, afin d’en exporter le contenu sur les nouveaux médias.
Je suis incapable de m’auto-définir et encore moins de définir mon public, ce n’est pas mon métier de savoir faire ça. J’essaye le plus sincèrement du monde de faire la musique que j’aime, sans barrières et sans tabous. Mais j’attends avec impatience les personnes qui auront envie de faire ce travail autour de mes créations. Récemment par exemple avec Ces Amours là, Claude Lelouch a su me révéler à moi-même.

Quels sont vos prochains projets ?

Je vais écrire plusieurs musiques de films pour la France et l’étranger et j’espère très vite rejouer la comédie au cinéma.

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