
La playlist de la semaine : zombies flamboyants et décalages rigoureux
Un petit vieux et un vieux sage, un revenant et une petite jeunette qu’on aimerait, c’est sûr, un peu mieux connaître. La jolie famille.
Cody ChesnuTT – Image of love
Quelqu’un qui patiente entre 3 et 15 ans avant de faire un nouvel album, pour s’assurer que c’est vraiment ce qu’il veut partager ne peut pas être totalement mauvais. Cody ChesnuTT de toute façon est inimitable, trop rapide pour être pris au piège de la citation même si on le sent parfaitement cultiver les mêmes gracieux attraits de Patrice et de Jamiroquai, même simplicité, même spiritualité qui nous fait oublier brièvement le désordre du monde. Bientôt en concert.
King Krule – Dum Surfer
Il faut être sans doute être clairement zombie pour en arriver là, trouver le juste équilibre, la part de ténèbres qui peut encore réveiller ce rock’n roll endormi dont on perd chaque jour un peu plus la trace et qui ressurgit ici sans emphase, doux et brut à la fois, enjôleur à grosse voix, monstre gentil et amoureux évaporé. Tout King Krule en un seul titre pour un album à venir qui s’annonce formidable.
Perez – Le dernier tube de l’été
Pourquoi me filmez-vous ? Pourquoi suis-je à l’écran là … ? Tout ce que l’on verra à l’image est rigoureusement décalé… Le texte, le propos, la voix, rien que des choses énigmatiques (ou presque) jusqu’au final de ce dernier tube qui finit par s’envoler comme l’embout d’un jet d’eau puissant qui, brusquement, lâche et se met à tournoyer dans le ciel. C’est Perez qui revient sans trop passer à côté.
Aloïse sauvage – Ailleurs higher
Allez, on savait bien que ça finirait par arriver. A force de se faufiler dans les bonnes tranches du hip-hop franchouillard, le cœur va commencer à battre en version r’Nbe, dépassant enfin et sans le vouloir la musique et le dogme de la MJC. Aloïse est sauvage sans doute parce qu’elle ne rentre pas dans le cadre. Trop rien ou trop pas assez, une petite gosse aquatique qui plonge par dessus la pyramide des âges. Va pour un baiser salé.
John Carpenter – Christine
Et là, on va vraiment se faire plaisir, se lover dans le rouge écarlate dans la chaleur de la nuit et partir en chasse à la jeune fille seule et vulnérable, encore plus belle que l’originale, encore plus attirante qu’Alexandre Paul. Et puis on va lui foncer dessus, l’écraser de toute notre puissance mécanique… Enfin non, c’était juste pour vous inviter mademoiselle Rita Volk à rejoindre le maître à l’intérieur de la musculeuse Christine. John Carpenter vous fait signe d’entrer et vous propose une petite virée. Une véritable aubaine…