
Pour fêter son âge de raison, le festival Jazz n’ Klezmer se fait une folie à la Bellevilloise
La Bellevilloise affichait salle comble hier soir pour la Bal Mitzva du festival Jazz n’Klezmer. Une soirée folle et joyeuse, qui célèbre dignement les 13 ans d’un rendez-vous de plus en plus incontournable.
Pour les habitués ou non de la célèbre salle parisienne, le lieu apparaissait tout trouvé avec sa salle en sous-sol, son forum et sa terrasse aux lampions. Le public, comme on l’aime : varié, littéralement de 7 à 77 ans, joueur. Certains avaient apporté leur chaise, d’autres trépignaient déjà en sirotant leurs verres, encore emmitouflés des gros manteaux d’hiver. Pour réchauffer les corps, la soirée débute avec les sonorités de l’Arabie heureuse : les trois soeurs israéliennes du groupe A-WA et leurs chants yéménites teintés d’électro plantent le décor. L’entrée est réussie, les jambes maintenant échauffées.
Suit alors la guest star, le canadien Socalled et son Hip-hop yiddish, de passage à Paris pour mixer son prochain album. Seul en scène et improvisé homme-orchestre, les transitions ne sont pas toutes réussies et l’improvisation est de mise. Peu importe. Sa folie est contagieuse et le public ne se fait pas prier pour reprendre en sifflant You are never alone. Excité comme un enfant à Noël, il tente devant nous sa dernière composition dont il s’amuse de ne pas connaître encore parfaitement les paroles. Après quoi, accordéon en main, il descend de scène et change de salle, suivi du public, pour enchaîner avec Adama : un stage intensif pour maîtriser la fameuse danse de Rabbi Jacob.
La soirée touche à sa fin avec l’incontournable Yom, maître incontesté de la scène klezmer française. Comme toujours, sa clarinette enflamme le public, appuyée par un tuba impressionnant (Benoît Giffard) qui enchaîne les thèmes klezmer et les basses hip hop.
Après quatre heures de concert, le pari est réussi et l’âge de raison passé honorablement : on ressort joyeux et un peu plus fou.
Visuels : DR