Electro
Rencontre avec sa majesté L’Impératrice aux Solidays

Rencontre avec sa majesté L’Impératrice aux Solidays

25 June 2018 | PAR Solene Paillot

Rencontre avec tous les membres du royaume musical L’Impératrice au festival des Solidays, trois mois après la sortie de leur premier album Matahari.  

limp

L’Impératrice n’est qu’un avatar. Et derrière lui se cache un sextet parisien aux horizons bien différents composé de Charles de Boisseguin, Hagni Gwon, David Gaugué, Achille Trocellier, Tom Daveau et Flore Benguigui. Charles est celui qui a composé les premières notes puis, sont venus se greffer les empreintes des autres. Cette conjugaison a donné naissance cette année à Matahari, leur premier album.

Vous avez sorti votre premier EP homonyme en 2012, Sonate Pacifique en 2014 puis Odysée en 2015 avant votre premier album Matahari. Vous avez donc sorti que des EP, pourquoi avoir changé de format? Lequel préférez-vous ? 

Charles : Dans l’histoire d’un groupe, j’ai l’impression que c’était un passage obligatoire, même en marge des nouveaux moyens de consommer la musique. Ça reste un rendez-vous immanquable qu’on ne voulait pas manquer et que l’on nous a aussi fortement suggéré de la même manière qu’à l’époque on nous a fortement suggéré d’avoir une chanteuse car il manquait un souffle à nos morceaux. Ce sont des étapes qui nous permettent de grandir même si, à priori, ça n’a pas forcément de sens. On s’est retrouvés à un moment ou on avait suffisamment de morceaux pour faire cet album donc on s’est dit « allons-y ». Ça nous a aussi permis de nous exprimer sur un plus long format donc, plus longuement, ce qui est assez agréable et nécessaire. Mais, je pense que je préférerais toujours le format EP. C’est quelque chose qui tient du laboratoire d’expérience, ou tu ne prends pas vraiment de risque et c’est financièrement moins coûteux. On peut faire ce que l’on veut avec un EP, il n’y a pas la démarche maquette avec studio, tu peux explorer et partir dans toutes les directions que tu veux.

Matahari, c’est un hommage à l’espionne ? Pourquoi elle ?

Charles : On l’a choisi pour son côté romanesque et son côté multi-facette. Il y a deux choses finalement, d’une part ce qu’elle incarne historiquement : la liberté, l’audace à une époque ou la femme était cantonnée à un certain rôle sous pression machiste. Elle a vraiment eu l’audace à travers ses mensonges. Son espèce de schizophrénie a crée son succès et nous six, on trouve tous ça fascinant ! Puis, il y a ce côté multi-facette ou elle s’est fait passer pour une danseuse, une courtisane une espionne ect… elle a même travaillé pour plusieurs gouvernements. Ce côté multiple nous correspond car nous venons d’univers très différents, du classique, du jazz, du rock, du baroque …  et c’est ce qu’on retrouve dans cet album.

Matahari, l’Impératrice… pourquoi une telle fascination pour les femmes?

Flore : Parce que la femme est géniale ! Je ne vois que ça …

Charles : On trouve chez la femme une certaine élégance, c’est ce qui nous attire. L’Impératrice est l’expression féminine de notre intérieur, c’est ce petit quelque chose caché qu’on ne connaissait pas. Quand j’ai fait les premiers morceaux de ce projet j’ai découvert un sentiment féminin que je ne connaissais pas car à cette époque je me la jouait un peu plus « dur » et « macho ». Finalement nous avons tous cette part de sensibilité qu’on a besoin de dévoiler un jour et moi c’est passé par l’Impératrice.

Quelle est l’histoire exacte du nom l’Impératrice ?

Charles : Ce projet porte ce nom parce que cette sensation de féminité était extrêmement forte, addictive et indomptable. Et tout le groupe ressent la même chose dans son fort intérieur. L’Impératrice s’imposait.

En plus des femmes on retrouve beaucoup de références cinématographiques à l’image du clip Paris signé Clémence Demesme. Quel cinéma vous inspire le plus ?

Charles : On a un vrai lien avec le cinéma. Chacun de nous a voulu faire de la musique grâce aux bandes sons. Nous avons tous écouté les musiques d’Ennio Moricone, François de Roubaix, Hans Zimmer, Michel Legrand …

Donc faire de la musique pour les films ce serait un projet ?

Flore : Pour le moment ce n’est pas un projet mais c’est quelque chose qu’on aimerait vraiment beaucoup faire à l’avenir ! C’est un exercice très difficile auquel on aimerait bien s’atteler.

L’Impératrice c’était au départ beaucoup de productions en version instrumentale. Pourquoi avoir changé?

Charles : la voix est venue à un moment oú on avait vraiment fini de tourner à cinq en tant que groupe instrumental. Suite aux remarques, aux suggestions, qu’on nous a fait on a compris qu’il nous fallait un nouveau souffle.

Pour s’ouvrir à un plus large public ?

Charles : Non, sinon je n’aurais pas choisi Flore, j’aurais pris quelque chose de beaucoup plus cliché , quelque chose qui est supposé marcher, je me serais plié à la marche à suivre. Avec Flore c’était très spontané, on était dans un moment de ballottage mais j’ai eu le déclic quand je l’ai rencontré parce que je connaissais sa voix et évidemment il y a eu la relation humaine qui est rentrée en jeu. Il y a eu un vrai feeling, une vraie confiance !

 La voix de Flore s’est donc ajoutée comme un nouveau son ?

Charles : Sa voix est devenue un vrai instrument en effet. On l’a exploitée tel quel. Au final cela a rendu les morceaux plus habités et en conséquence nous a ouvert à un public plus large

Qui est-ce qui écrit les paroles ?

Charles : C’est essentiellement Flore.

Flore : On écrit plus à deux. Il y a certains morceaux que j’écris seule mais que je retravaille avec Charles et parfois c’est l’inverse, il a l’inspiration première et d’autres fois on écrit vraiment tous les deux, ensemble et en même temps. Tout varie selon les morceaux, les ambiances et les thèmes.

Dans ces textes, il y a un message particulier que vous voulez faire ressortir ?

Charles : Non il n’y a pas de message. On est pas un groupe à message, on est très spontanés dans notre manière d’écrire la musique. On aime les assonances, jouer avec les mots et les images mais, il y a rarement de double lecture dans nos morceaux. Ce sont de petites histoires.

Flore : L’importance c’est que ça sonne bien, c’est la musique avant le message. On trouve cela plus important que le public soit touché par les sonorités que par les mots.  Il y a des morceaux peut-être plus profonds comme Entre-Deux dans l’album ou on peut parler de « message » mais en général notre travail à nous ce sont les assonances. L’idée c’est que ça groove, c’est d’emporter les gens et c’est tout.

Des projets futurs pour l’instant ?

Flore : D’abord on va défendre notre album en France et ailleurs.

Charles : Il faut rappeler qu’il est sorti il y a seulement 3 mois, donc c’est encore très récent.

Flore : On va aller chercher notre public un peu partout jusqu’à l’Olympia en janvier prochain. Après on va essayer d’aller à l’étranger en Europe et Outre-Atlantique. Bien sur, dès qu’on le pourra on se remettra à composer et à travailler sur les prochains albums.

Jouer aux Solidays c’était important pour vous ?

Charles : Oui, on a eu le choix entre Rock en Seine et les Solidays. On a fait notre choix sans vraiment se poser la question. Même si on est un groupe très hédoniste dans notre manière d’aborder la musique on a un sens de la solidarité très présent et une conscience. C’est important en terme d’ouverture d’esprit, d’ouverture sur les autres et sur ce qui se passe à côté de chez soi. On a le sentiment d’appartenir à quelque chose d’utile et de fédérateur.  On reviendra avec plaisir !

 

Visuels : ©Captures d’écran / visuel album

 

Décès du photographe sud-africain David Goldblatt
Gagnez 3 x 2 entrées pour le musée de Tessé au Mans
Solene Paillot

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration