Musique
Début des soldes ! Le mois de la reprise !- 1<sup>ère</sup> partie

Début des soldes ! Le mois de la reprise !- 1ère partie

14 January 2013 | PAR Arnaud Berreby

Début d’année oblige, voici venu le temps béni des soldes tant attendu qui voit des cohortes de maquignons proto-urbains déambuler zombies dès l’aube dans les rues assoupies de nos villes, tout étonnées de cet activisme si précoce, à la recherche frénétique de la bonne affaire.

Même les différentes marques automobiles s’ y mettent en nous proposant de reprendre nos vieilles tires à des conditions très avantageuses pour l’achat d’une voiture neuve…

 

 

Voilà, le prétexte nous est donné de vous parler de la reprise, exercice on ne peut plus délicat, qui consiste à revisiter avec plus ou moins de bonheur des chansons créées et interprétées par d’autres.

Le titre le plus repris dans l’histoire est le « Summertime » de Georges Gershwin créé en 1935 : il deviendra un standard de Jazz interprété par le duo Fitzgerald / Armstrong, Billie Hollyday, Ray Charles et tant d’autres mais débordera plus tard de ce cadre étant joué également en mode Rock, Soul, Reggae, etc…

Nous vous offrons à écouter  un Collector : la version Live de 1970 que nous livre le grand Mike Brandt qui, hormis le fait de boire de la soupe concoctée par d’autres, était d’abord et avant tout un interprète à la voix exceptionnelle.

Mike kidnappe la chanson virilement et sauvagement sur un swing soul rapide : son chant se fait dans un premier temps syncopé, comme un amoureux transi, hésitant, bégayant dans un premier temps devant l’amour de sa vie « le temps d’un été », puis il hurle enfin à la vie, laissant de coté ses scrupules virginaux, de toute l’étendue de son registre vocal si impressionnant !

Le tempo ralentit enfin car on tutoyait l’infarctus, l’été meurtrier guettait : sa voix se fait alors suave, priant que cette saison se prolonge à jamais, miaulant, minaudant, retardant cette fin orgasmique que chacun présumait, ce faux suspense en trompe l’oeil- mais, bien entendu, les faits sont têtus : ils ont toujours l’avantage, à la finale, sur nos tentatives fantasmatiques, ainsi le groove originel reprend alors ses droits en nous laissant sur le bord de la route éreinté, chaviré, épuisé, mais enchanté !

Autre chanson marquante : chacun sait que le « Comme d’habitude » créé par Claude François, Jacques Revaux et Gilles Thibault figure au pinacle des titres repris.

Elvis, Sinatra et bien d’autres poseront leurs voix sur cette mélodie intemporelle adaptée en anglais par Paul Anka.

Soyons fous en ce début d’année et écoutons la version Punk des Sex Pistols à sortir mémé Ginette du formol pour la voir danser un Pogo survolté avec pépé Maurice.

Elle commence sur le même rythme que l’originale, genre ballade nostalgique sauf que le chanteur Sid Vicious est visiblement éméché et nous tient ces fameux discours éthyliques qui doivent surement vous rappeler des situations déjà vécues avec un narrateur récitant une logorrhée verbale sans fin accompagnée de trémolos dans la voix genre « Good Morning Autriche ! » et tenant des propos super passionnants sur sa pseudo solitude alors qu’il vous tient la jambe depuis au moins une plombe !

Fort heureusement, il dessoule rapidement et nous balance une rythmique punk salutaire très bien balancée hommage crasse, lubrique mais classieux aux Claudettes.

Petite anecdote au passage : la rencontre aux studios  Olympic de Londres entre Sid Vicious, alors en plein enregistrement avec sa bande de leur album « Never Mind The Bollocks », et Freddie Mercury qui voit le Punk l’apostropher en ces termes : « Alors Freddie, on fait découvrir le ballet classique aux masses populaires ? », faisant référence au titre opératique «  Bohemian Rhapsody », sorti l’année précédente.

« Well, nous faisons ce que nous pouvons Mister Férocious ! »,  lui rétorquera le délicat Freddie… Ou un choc des civilisations version Rock’nRoll !

En 1968, une adaptation de « Comme d’habitude » sera même commandée à David Bowie, alors au début de sa carrière, mais le résultat sera jugé insuffisamment convaincant pour être publié, ce qui n’empêchera pas le britannique, quelques temps plus tard, d’en pomper allégrement la grille harmonique pour les besoins de la mélodie du splendide « Life On Mars » ( Hunky Dory ; 1971) !

Le beau David reprendra par contre magnifiquement « Amsterdam », du grand Jacques, la plus bluesy( dixit Johnny Hallyday dans le dernier Rock’nFolk) des chansons de variétés.

Le titre sortira en 1973 sur la face B du single « Sorrow »( extrait justement de l’album de reprises Pinups).

A cette occasion, Bowie cherchera à rencontrer Brel : ce dernier répondra à son agent qui lui transmet une invitation pour Londres : « Mais qu’est- ce qu’il me veut ce pédé ? », perdant là une bonne occasion de se taire et nous privant ainsi d’une éventuelle collaboration artistique des plus intéressantes !

 

Visuel : capture d’écran (c) ABN

 

 

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