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[Live Report] Schubertiades de Vanessa Wagner et Accentus
Samedi soir se tenait à Annecy le concert du lancement de la 17ème édition du Festival “Nature et musique en Bauges”. Ce festival itinérant propose d’amener dans diverses villes quelques grandes figures du classique du 4 juillet au 15 août. L’ouverture s’est alors faite avec une soirée Schubertiade où les noms de Vanessa Wagner et d’Accentus laissaient présager une soirée au cœur de ce “compositeur de l’intime”.
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C’est donc Schubert qui a ouvert le festival cette année. On peut affirmer sans mentir qu’il fut admirablement représenté ce soir ! Le Chœur Accentus avait pour l’occasion un accompagnement piano de premier choix avec la pianiste Vanessa Wagner qui a par ailleurs sorti un album d’airs du compositeur salué par la critique en 2010. Celle qui reporta une Victoire de la Musique Classique en 1999 et qui est également la directrice artistique du Festival de Chambord entame cette Schubertiade de façon magistrale dans un premier air en solo. L’apothéose de la maîtrise de son art est saisissante lors du passage juste avant que nous n’entrions dans Im Gergenwärtigen : la délicatesse de son doigté et la sensibilité de la pianiste font ressortir le déchirement et la souffrance de la musique mais aussi toute sa douceur pour donner naissance à une mélancolie de toute beauté. Le temps se suspend alors jusqu’à la fin de la résonance de l’ultime note. Un moment fort de sa fragilité.
Le visage de Vanessa Wagner laisse surtout place a de la concentration, sourcils presque toujours froncés avec quelques rares mouvements de tête. C’est dans ses mains et la musique qu’elles engendrent que se trouvent toute l’interprétation, la compréhension et la transmission de ce langage universel qui semble bien être le sien.
Pianiste d’exception donc, accompagnée par un Ensemble tout aussi exceptionnel : Accentus. Pour l’occasion, une quinzaine de chanteurs (uniquement des hommes) ont prêté leurs voix à Schubert et l’ont eux aussi magnifié sous la direction du chef de chœur Thomas Roullon, également parmi les basses de l’Ensemble. Chœur de chambre fondé par Laurence Equilbey il y a plus de 20 ans, Accentus n’a depuis cessé d’être reconnu (notamment avec des récompenses aux Victoires de la Musique Classique en 2002, 2005 et 2008) et ses albums ont très souvent été récompensés par la presse. On imagine assez aisément la magie de ces voix dans l’acoustique si particulière d’une église (celle de Notre Dame), tout particulièrement lors du Grablied a cappella absolument superbe, paisible et d’une haute maîtrise qui a transporté l’auditoire.
Vois et piano étaient en parfaite harmonie et dans un équilibre parfait au service du compositeur autrichien malgré une acoustique bien plus propice aux voix qu’au piano. C’est d’ailleurs par cet instrument que le concert fut ouvert et clôturé, le second rappel étant instrumental. Une belle soirée qui en laisse présager d’autres au cours de ce festival!