Opéra
À Opéra-Comique, la majestueuse Carmen de Gaëlle Arquez

À Opéra-Comique, la majestueuse Carmen de Gaëlle Arquez

29 April 2023 | PAR Victoria Okada

À l’Opéra-Comique, Gaëlle Arquez domine la nouvelle production de Carmen par sa majesté et surtout par son élégance. Un autre protagoniste du spectacle est dans la fosse : l’Orchestre des Champs-Élysées, dirigé par Louis Langrée, réalise un petit miracle avec des détails délicieusement colorés.

On attendait avec impatience ce retour de Carmen dans la maison où elle est née, en 1875. Avec l’annonce de Gaëlle Arquez dans le rôle-titre, on savait que c’était gagné d’avance, ou presque. Elle n’a pas trahi notre attente en incarnant la Bohémienne avec majesté. Mais son atout, c’est l’élégance. Sa Carmen n’est jamais vulgaire, mais possède cette autorité et cette noblesse unique. Sa voix d’or savoureusement veloutée fait à la fois frissonner et fondre aussi bien Don José, Escamillo que nous, les spectateurs. Entourée d’une équipe vocale stimulante (notamment le quintet de contrebandiers), chaque moment est hautement délectable.

Louis Langrée tire le meilleur de l’Orchestre des Champs-Élysées avec des instruments d’époque dont les couleurs nous permettent d’imaginer les sons que concevait Bizet. Et c’est particulièrement révélateur pour les vents dont les registres changent si profondément ! Les chœurs (Accentus et la Maîtrise populaire de l’Opéra-Comique) complètent le plan musical qui n’a rien à envier aux meilleures productions de l’histoire de l’œuvre.

La mise en scène d’Andreas Homoki est cohérente par le dépouillement et par l’utilisation de rideaux à tous les actes, mais on aurait voulu voir le déroulement des scènes selon les changements de situations. Car Carmen, c’est aussi la fabrique de tabac, la taverne de Lillas Pastia, les montagnes et l’arène avec toreros. Pour les costumes (Gideon Davey) qui traversent le temps, l’idée est pertinente, mais perd peut-être beaucoup le sens dans cette sobriété scénique avec un minimum de décors (Paul Zoller). Les lumières (Franck Evin) avec un spot sur un personnage produisent un effet zoom, mais la répétition fréquente de ce procédé a tendance à emmener le spectacle dans une routine…

En bref, cette Carmen tant attendue est inespérée par la musique, mais un peu décevante par l’aspect scénique.

Visuels : © Stefan Brion

La captation sera diffusée sur Arte Concert à partir du 21 juin.
Pour la critique détaillée, lire notre article sur le site partenaire Vivace-cantabile.com 

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