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Khatia Buniatishvili à la Philharmonie de Paris : Un grand moment romantique.

Khatia Buniatishvili à la Philharmonie de Paris : Un grand moment romantique.

27 January 2022 | PAR Jean-Marie Chamouard

Le 25 Janvier 2022 à 20h30, la pianiste Khatia Buniatishvili est l’invitée de la Philharmonie de Paris. Elle interprète des œuvres d’Erik Satie, Frédéric Chopin, Jean- Sébastien Bach, Franz Schubert, François Couperin et Franz Liszt.

Une pianiste venue de Géorgie

Khatia Buniatishvili : son nom est célèbre, au-delà du cercle des mélomanes avertis. Elle est devenue une vedette du piano et de la musique classique, se produisant chaque année au concert du 14 Juillet à la tour Eiffel. Née à Batoumi en Géorgie le 21 Janvier 1987, elle a commencé le piano à l’âge de 3 ans et sera élève au conservatoire de Tbilissi puis de Vienne. Paris la découvre en compagnie de sa sœur au Théâtre des Champs Elysées en 2001. Elle suit une carrière internationale de soliste et de chambriste. Elle vit à Paris depuis 2011.
Elle arrive sur scène en robe noire. Elle joue penchée sur le clavier, le visage volontiers masqué par sa chevelure noire, concentrée, entièrement habitée par la musique.

Satie, Chopin : mélancolie et passion

Le concert débute par la première Gymnopédie d’Erik Satie, composée en 1888, inspirée des danses rituelles exécutées à Sparte lors des fêtes religieuses. C’est une valse lente, mystérieuse, comme une complainte émergeant à peine de la brume. L’ambiance reste recueillie et mélancolique avec le 4ème prélude de Frédéric Chopin. Il a été écrit pendant l’hiver 1838- 1839, à Majorque, à la Chartreuse de Valldemossa. L’œuvre deviendra très célèbre et sera jouée lors des funérailles du compositeur. La mélodie est romantique, un chant tragique soutenu par les accords descendants de la main gauche. Kathia Buniatishvili interprète ce prélude avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse. Passion et virtuosité sont au rendez vous pour les œuvres de Chopin. Il a révolutionné le scherzo : d’un mouvement rapide interne de la sonate, proche du menuet il devient une œuvre romantique de forte intensité dramatique. Staccatos, ruissellement de notes, le troisième scherzo est une œuvre fantastique et tourmentée. Le thème est puissant, la vélocité impressionnante montrant toute la virtuosité de la pianiste. La Polonaise « héroïque », une œuvre puissante et mélodieuse a été écrite par Chopin en 1842 en hommage à sa patrie, la Pologne martyrisée. La musique suscite enthousiasme et héroïsme. Kathia Buniatishvili l’interprète avec fougue et énergie.

Plusieurs intermèdes baroques

L’Aria de la suite pour orchestre n°3 a été composé par JS Bach en 1720. Initialement conçu pour un ensemble à cordes, la version pour piano interprétée ce soir est d’une grande pureté. La mélodie, toute simple, sereine, procure, dans sa perfection, une grande émotion. La pièce de François Couperin au nom énigmatique, les Barricades Mystérieuses, est une rêverie sentimentale. Franz Liszt a transposé pour le piano, six préludes et fugues écrits pour l’orgue par JS Bach. Le prélude en la mineur reste fidèle à l’esprit de la musique de Bach mais l’œuvre est originale, enrichie par le caractère brillant, passionné de l’adaptation de Liszt.

Le romantisme de Schubert, la virtuosité de Liszt

Retour à la musique romantique avec Franz Schubert. Le troisième impromptu est un nocturne intimiste. La sublime mélodie est soutenue par « un tissu de croches ininterrompues », donnant un sentiment de beauté irréelle. Stänchen est l’ultime lied-sérénade de Franz Schubert. C’est le chant mélancolique murmuré à l’oreille de la bien-aimée par le compositeur sentant la mort approcher. Un moment de grande émotion.
Le concert se termine par la Rhapsodie Hongroise n°2 de Franz Liszt dans la version « virtuosissime » de Vladimir Horowitz. La tendre ballade du début est suivie par une danse rythmée, syncopée, fougueuse. Un morceau de bravoure pour la pianiste, une fin en apothéose du récital.
Ce concert est une promenade musicale au cœur du répertoire romantique pour piano. Les œuvres souvent très célèbres, ont été honorées par le talent de Kathia Buniatishvili.

 

Visuel : ©JMC

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Jean-Marie Chamouard

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