
Un Consort enchanteur à Bach en Combrailles
Le jeune ensemble Le Consort a donné lors du festival de Bach en Combrailles un concert remarqué à l’église de Mérinchal (Creuse). Particulièrement apprécié du public, le programme enlevé faisait la part belle aux Français d’Anglebert, Dandrieu et Couperin aussi bien qu’à Bach et aux Italiens.
Le Consort est un ensemble qui séduit d’emblée. Véritables jeunes prodiges de la musique baroque, historiquement informés, ses membres affichent une complicité agréable à voir. Le violoniste Théotime Langlois de Swarte est le plus jeune chambriste admis aux Arts Florissants, l’un des ensembles baroques pionnier et parmi les plus célèbres. Sophie de Bardonnèche, altiste et violoniste, rejoint également la formation de William Christie en 2017. Quant au claveciniste Justin Taylor dont la délicatesse de jeu et la simplicité sont un véritable régal, il a sorti un premier disque solo remarqué chez Alpha en 2016 autour de la famille Forqueray. À tout juste 23 ans, il reçoit le Premier Prix du concours international de clavecin de Bruges, le plus prestigieux, celui du Musiqua Antica International Competition Brugge et deux ans plus tard, en 2017, il est nommé parmi les révélations des Victoires de la musique classique. Il a également été invité à jouer au festival de la Roque d’Anthéron. Louise Pierrard à la viole de gambe a pour sa part fait ses classes à Bruxelles avant d’intégrer le Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSM). Fort de ces talents réunis, Le Consort remporte en juin 2017 le Premier Prix du concours International de Musique Ancienne du Val de Loire, présidé par William Christie. Depuis 2016, Bach en Combrailles se trouve être partenaire dudit concours : c’est donc tout naturellement que Le Consort devait se retrouver dans sa programmation.
Concentré sur une seule forme, –la sonate en trio –, le concert du 8 août donnait à entendre une variété de compositeurs qui tous se répondaient grâce au jeu des influences. Les échanges entre les compositeurs Allemands, Français et Italiens s’avéraient féconds à l’époque de Bach. En effet, emprunts, échanges et retranscriptions tissaient la trame de la scène musicale européenne baroque. Forme reine du XVIIIème siècle, la sonate en trio était alors un terrain de jeu idéal. Les morceaux choisis pour l’occasion illustraient à merveille cette réalité. Le programme, remarquablement équilibré, donnait à entendre deux sonates bien connues de Bach (BWV 1038 ; BWV 1039), à la suite de morceaux méconnus des Français Dandrieu, Couperin et d’Anglebert avant de se poursuivre par une dernière partie italienne. Avec Corelli et les bis et ter de Vivaldi offerts avec enthousiasme au public, Le Consort a laissé ce dernier ravi de la virtuosité de ses interprètes qui ont joué tout au long du concert sans partitions.
Visuel : © Antoine Thiallier