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Concert de l’Académie : Tugan Sokhiev et l’Orchestre National du Capitole révèlent trois jeunes chefs à Toulouse

Concert de l’Académie : Tugan Sokhiev et l’Orchestre National du Capitole révèlent trois jeunes chefs à Toulouse

01 March 2019 | PAR Yaël Hirsch

Ce jeudi 28 février, pendant les premières musicales franco-russes (22 février- 16 mars), le charismatique chef de l’Orchestre National du Capitole et du Bollchoï organise à Toulouse une académie où il transmet son art de la direction. Elle permet depuis 2016 aux jeunes chefs d’orchestre de travailler avec un « vrai orchestre » celui de Toulouse.

Dans l’après midi de ce jeudi 28 février, plusieurs masterclasses de Sokhiev étaient ouvertes au public et le soir, à la Halle aux Grains, trois des jeunes chefs qui ont suivi l’académie ont pu se produire face à un public toulousain venu nombreux et en famille dans un programme Franco-Russe exigeant.

Après une présentation haute en couleurs et en un magnifique français par Tugan Sokhiev, qui a su rappeler le patrimoine musical de Toulouse, ville notamment de Michel Plasson, la première partie permettait d’entendre et voir trois élèves de l’Académie diriger.

Né à Leningrad, âgé de 27 ans et vivant à Paris, Nikita Sorokine a dirigé l’orchestre du Capitole dans un premier mouvement de la 4e de Brahms ample, doux et expressif que le public applaudit. Changement de répertoire pour le deuxième chef de l’Académie, français, âgé de 25 ans et formé à Toulouse : Bastien Penas.

C’est l’Après-midi d’un faune de Debussy, c’est le triomphe des flûtes et l’orchestre semble connaître si bien l’œuvre qu’il pourrait le jouer les yeux fermés sans même regarder la baguette.

Enfin, place à la musique russe avec le premier mouvement de la 4e symphonie de Tchaikovsky dirigé par Earl Lee. Âgé de 35 ans, originaire de Corée, passé par la Juilliard et déjà chef-associé de l’orchestre Pittsburg, Earl Lee a impressionné le public tant par la connexion quasi-organique qu’il semblait créer avec l’orchestre, que pour l’intensité de sa direction, qui donnait à entendre à la fois toute la douceur et toute la majesté de l’œuvre.

Après un bref entracte, c’est sans cravate, toujours un aussi grand sourire et à mains nues que Sokhiev est venu diriger son orchestre, d’abord dans le très coloré Dans les steppes d’Asie Centrale d’Alexandre Borodine. La soirée s’est terminée dans une célébration Franco-Russie d’exception, avec une version flamboyante et élégante de l’Oiseau de feu de Stravinsky, quelque part entre féerie et surprise, déséquilibre et harmonie. Le chef a félicité ses trois collègues et salué le héros de la soirée: l’Orchestre, capable de varier les registres d’un programme aussi exigeant et de suivre quatre directions.

Puis, dans les coulisses du Capitole, Sokhiev et les trois jeunes chefs se sont réunis pour quelques derniers mots d’encouragement et de respect pour leur vocation de chef et leur travail acharné. Tout le monde a évidemment salué la direction et le charisme de Tugan Sokhiev, ambassadeur irrésistible de l’art de la direction et de la musique russe.

Les musicales franco-russes se poursuivent à Toulouse, avec notamment l’Orchestre et chœur du Théâtre du Bolchoï dirigé par Tugan Sokhiev dans Ivan Le Terrible de Rimski-Korsakov, le 15 mars.

Visuels : YH

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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