Non classé
Répétez après moi : Everything, Everywhere, All at Once. Répétez-le 7 fois !

Répétez après moi : Everything, Everywhere, All at Once. Répétez-le 7 fois !

15 March 2023 | PAR Farah Malaoui

Oscars 2023, l’édition qui nous réconcilie avec le rêve américain. Mieux, on renoue avec les belles histoires comme Hollywood sait les fabriquer.

La 95ème  cérémonie des Oscars s’est déroulée ce dimanche 12 mars 2023 au Dolby Theatre à Los Angeles devant un parterre de stars hollywoodiennes, magistralement conduite par Jimmy Kimmel, l’incontournable animateur de talk-shows.

Evacuons tout de suite le souvenir malaisant de l’édition précédente avec la baffe que Will Smith avait décerné sur scène au maître de Cérémonie Chris Rock pour avoir fait une vanne sur le crâne rasé de Jada Pinkhet (comédienne et épouse de Will Smith) ; avant de se voir décerner lui-même quelques minutes plus tard l’Oscar du meilleur acteur pour La Méthode Williams… et de refaire le même trajet jusqu’à la scène, cette fois pour remercier devant un public médusé. Ubuesque.

Everything Everywhere All at Once : Tout et partout à la fois

La production indépendante, un peu outsider a raflé 7 oscars dont celui du meilleur film. Arrivé sur les écrans outre-Atlantique sans trompettes ni fanfares, le film a ramené les spectateurs dans les salles aux Etats-Unis l’année passée. Autant dire qu’il a sauvé le cinéma américain, avec dans un autre genre le blockbuster Top Gun: Maverick. Sorti discrètement en France en août 2022, le film est de nouveau à l’affiche dans les cinémas français depuis le 8 mars. L’histoire déploie, dans des univers parallèles, les différents parcours de vies d’une femme qui switche en permanence d’une destinée à une autre. Le pitch : Evelyn Wang est à bout, elle ne comprend plus sa famille, son travail, et croule sous les impôts… Soudain, elle se retrouve plongée dans le multivers, des mondes parallèles où elle explore toutes les vies qu’elle aurait pu mener. Face à des forces obscures, elle seule peut sauver le monde mais aussi préserver la chose la plus précieuse : sa famille.

La conception de cette œuvre fantastique qui rappelle les combats chorégraphiés de Tigre et Dragon et l’univers parallèle de Matrix, est déjà une belle histoire. L’écriture a pris dix ans à ses réalisateurs Dan Kwan et Daniel Scheinert récompensés par les Oscar du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur scénario original, et du meilleur montage. Avec celui de la meilleure actrice pour Michelle Yeoh, le film était partout à la fois avec 11 nominations.

L’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle revient à Ke Huy Quan, notre copain d’enfance Demi-Lune, que l’on avait perdu de vue depuis ses débuts en 1984 aux côtés de Harrison Ford dans Indiana Jones dont il était le sherpa du temple maudit. L’acteur vietnamo-américain avait 12 ans, il avait traversé les océans sur un boat people et vécu un an dans un camp de réfugiés… avant d’être repéré par Steven Spielberg. Après ? Après, il s’est accroché à ses rêves. Diplômé de l’école de cinéma d’Hollywood, cascadeur, assistant réalisateur. Un long détour avant ce retour en pleine lumière avec un discours émouvant plein de gratitude et de paillettes dans les yeux qu’il a toujours en forme de demi-lune. Il est, ce soir, l’incarnation du rêve américain. La salle était debout pour applaudir sa récompense.

Et encore EEAO avec l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle : Jamie Lee Curtis. Ce sont un peu ses 45 ans de carrière qui sont auréolées ce soir, carrière débutée par une apparition dans le coutumier Haloween. Femme inspirante qui, après s’être faite un prénom sur le grand écran, est passée derrière la caméra pour devenir réalisatrice et productrice executive. Tout le monde aime Jamie Lee Curtis, dans ses rôles comiques comme dans un poisson nommé Wanda, dans ses rôles dramatiques notamment dans Blue Steel ou True Lies avec Arnold Schwarzenegger. Fille des 2 monstres de cinéma Tony Curtis et Janet Leigh, dont elle a invoqué le souvenir dans un discours touchant rappelant qu’ils ont souvent été nommés eux-mêmes aux Oscars sans jamais remporter la statuette sacrée. Elle aura, quant à elle, attendu 25 ans pour briser la malédiction. Ou la bénédiction qui sait ? Car cette actrice un peu inclassable avec ce côté doux-dingue qui caractérise ses interprétations se targue de faire un cinéma de genre.

Pour les autres performances saluées, l’Oscar du meilleur acteur est revenu à Brendan Fraser dont c’est aussi le grand retour. Sa puissante interprétation dramatique d’un professeur de littérature reclus et isolé qui tente de renouer avec sa fille dans The Whale résonne aussi avec sa propre traversée du désert cinématographique et personnelle. Le film est également sorti le 8 mars.

Autre grand gagnant de la soirée, À l’Ouest, rien de nouveau réalisé par Edward Berger (Allemagne) a remporté 4 oscars à commencer par celui du meilleur film étranger. Il s’est également illustré dans les catégories techniques de meilleure photographie, meilleur décor et meilleure musique de film.

Citons aussi Top Gun: Maverick qui a remporté l’Oscar du meilleur son, Avatar : la voix de l’eau primé par l’Oscar des meilleurs effets visuels, et encore Pinocchio Guillermo del Toro récompensé par l’Oscar du meilleur film d’animation. D’autres prestations ont marqué les esprits, mais il n’y a qu’un gagnant par catégorie… that’s life, comme Austin Butler interprétant un énergique Elvis, ou encore Angela Bassett, impressionnante dans Black Panther: Wakanda Forever.

En bref, une très belle soirée avec une sélection particulièrement huggy (attentionnée, câline) avec plein de messages d’amour, de reconnaissance et de bienveillance … en sketch, en chanson, en langue des signes. Une cérémonie feel good qui vient à point nommé pour consoler de la douche froide de l’année dernière.

Le palmarès complet :

  • Oscar du Meilleur film (Best Picture) : Everything Everywhere All at Once réalisé par Daniel Scheinert et Daniel Kwan
  • Oscar de la Meilleure réalisation (Directing) : Daniel Scheinert et Daniel Kwan pour Everything Everywhere All at Once
  • Oscar de la Meilleure actrice (Actress in a Leading Role) : Michelle Yeohdans Everything Everywhere All at Once
  • Oscar du Meilleur acteur (Actor in a Leading Role) : Brendan Fraser dans The Whale
  • Oscar de la Meilleure actrice dans un second rôle (Actress in a Supporting Role) : Jamie Lee Curtis dans Everything Everywhere All at Once
  • Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle (Actor in a Supporting Role) : Ke Huy Quan dans Everything Everywhere All at Once
  • Oscar du Meilleur scénario adapté (Writing – Adapted Screenplay) : Women Talkingécrit par Sarah Polley
  • Oscar du Meilleur scénario original (Writing – Original Screenplay) : Everything Everywhere All at Onceécrit par Daniel Kwan et Daniel Scheinert
  • Oscar du Meilleur film d’animation (Animated Feature Film) : Guillermo del Toro’s Pinocchio réalisé par Guillermo del Toro, Mark Gustafson, Gary Ungar et Alex Bulkley
  • Oscar du Meilleur film documentaire (Documentary Feature Film) : Navalny réalisé par Daniel Roher
  • Oscar du Meilleur film international (International Feature Film) : À l’Ouest, rien de nouveau réalisé par Edward Berger (Allemagne)
  • Oscar de la Meilleure musique de film (Music – Original Score) : À l’Ouest, rien de nouveau composé par Volker Bertelmann
  • Oscar de la Meilleure chanson originale (Music – Original Song) : « Naatu Naatu » – Rahul Sipligunj et Kaala Bhairava dans RRR
  • Oscar du Meilleur montage (Film Editing) : Everything Everywhere All at Once– Paul Rogers
  • Oscar du Meilleur son (Best Sound) : Top Gun: Maverick– Mark Weingarten, James H. Mather, Al Nelson, Chris Burdon et Mark Taylor
  • Oscar de la Meilleure photographie (Cinematography) : À l’Ouest, rien de nouveau – James Friend
  • Oscar des Meilleurs effets visuels (Visual Effects) : Avatar : La Voie de l’eau
  • Oscar des Meilleurs décors (Production Design) : À l’Ouest, rien de nouveau– Production Design : Christian M. Goldbeck ; Set Decoration : Ernestine Hipper
  • Oscar des Meilleurs costumes (Costume Design) : Black Panther: Wakanda Forever– Ruth Carter
  • Oscar des Meilleurs maquillages et coiffures (Makeup and Hairstyling) : The Whale– Adrien Morot, Judy Chin et Anne Marie Bradley
  • Oscar du Meilleur court-métrage d’animation (Animated Short Film) : The Boy, the Mole, the Fox and the Horse– Charlie Mackesy et Matthew Freud
  • Oscar du Meilleur court-métrage en prises de vues réelles (Live Action Short Film) : An Irish Goodbye– Tom Berkeley et Ross White
  • Oscar du Meilleur court-métrage documentaire (Documentary Short Film) : The Elephant Whisperers– Kartiki Gonsalves et Guneet Monga
Joshua Bell et Gianandrea Noseda électrisent le public à la Maison de la Radio
Quelques Mélodies : un Ibrahim Maalouf et François Delporte plus proches de leur public à Aulnay-sous-Bois
Farah Malaoui

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration