Vanina Hesse, l’érotisme distancié de Alain (Georges) Leduc reparaît à La Musardine
Publié en 2002 aux éditions du Temps des Cerise, Vanina Hesse est un roman érotique froid et esthétique, imaginé par le critique d’art et spécialiste de Roger Vaillant Alain (Georges) Leduc. L’histoire d’une liaison entre une sensuelle mère de famille strasbourgeoise et un dandy parisien reparaît à la fameuse collection des “Lectures amoureuses” de la Musardine.
Un esthète un peu blasé rencontre Vanina Hesse. Une mère de deux enfants au caractère sensuel dont la double origine allemande et italienne le trouble. Il commence alors une aventure qu’il n’espérait plus si passionnée et sensuelle entre Paris et Strasbourg avec la gourmande Vanina. Mais malgré les multiples références littéraire et artistiques que se fait l’auteur à lui-même quand il perd un peu de vue l’intérêt de ses ébats et malgré une prolongation noire de la relation dans une forme de domination totale où il offre sa maîtresse à d’autre hommes, l’histoire s’essouffle, naturellement. Heureusement, la littérature permet de la vivre vraiment : par le cerveau.
Surprenant parce qu’il met en scène une sorte de Des Esseintes qui ne serait pas complétement tétanisé par toute femme, “Vanina Hesse” est un texte trop référencé, trop précieux et trop peu imbibé de désir charnel pour être véritablement érotique. Une curiosité au style suranné où l’on découvrira la bibliothèque d’un homme et presque en annexe la liste de perversions qu’il invente en espérant se désennuyer.
Alain (Georges) Leduc, “Vanina Hesse”, La Musardine, Lectures amoureuses, 7.95 euros. Sortie 19/04/2012
“L’amour n’est jamais très réussi la première fois. Aussi ne suis-je guère pour les aventures de hasard, les aventures d’un seul rapport. Elles ont leur charme, me direz-vous. Je n’en disconviens pas.
– ‘Il y a le lavabo pour cela’, me disait un ami.
Je ne suis pas loin de penser qu’il ne se trompait pas.” p. 28