
“Le marchand de sable” : Lars Kepler signe un polar qui fait le job
Au beau milieu de la nuit, sur une voie de chemin de fer, un jeune homme est retrouvé titubant dans la neige. Mikael Kohler-Frost vient de réchapper d’un enfer : séquestré depuis treize ans par son bourreau, il ne sait ni d’où il vient, ni comment il a pu s’enfuir. Et il a laissé derrière lui sa sœur, enlevée en même temps que lui, déclarée morte en même temps que lui sept ans plus tôt. Car à l’époque, tout le monde a cru que les deux enfants s’étaient noyés dans le lac près de chez eux. Sauf Joona Linna, l’inspecteur finlandais têtu comme une mule, qui a toujours pensé qu’ils avaient été assassinés par Jurek Walter, un tueur en série enfermé dans une unité psychiatrique depuis plusieurs années. Afin de tenter de retrouver la sœur de Mikael, qui serait encore vivante, mais gravement malade, la police décide d’infiltrer l’un de ses agents, Saga Bauer, dans l’unité où est confiné Walter. Mais le temps leur est compté…
L’efficacité du Marchand de sable est indéniable : histoire à multiples rebondissements, multiplicité des points de vus alternés, chapitres courts et nombreux pour rendre le rythme du roman plus haletant encore… c’est construit presque comme une série télévisée, tout en exploitant les thèmes chers au genre : plongée dans une unité psychiatrique hautement sécurisée, flashbacks dans le passé des personnages, courses-poursuites effrénées et temps compté pour les enquêteurs… on ne s’ennuie pas une seconde.
Tout y est, et presque un peu trop, comme si les auteurs (car on sait aujourd’hui que Lars Keplers est en fait le nom de plume d’un couple d’écrivains, Alexandra et Alexander Ahndoril) suivaient à la lettre la recette d’un roman policier à succès. Nul doute, la lecture est agréable et on plonge facilement dans l’univers du Marchand de sable. Mais on en ressort tout aussi facilement. Bien sûr, Le Marchand de sable n’est rien d’autre que ce qu’il prétend être : un roman policier divertissant. Ce qui est dommage, c’est que celui-ci, s’il déploie son intrigue avec beaucoup de précision, n’en fait pas autant pour son écriture : cette dernière fait souvent dans la facilité, si bien que l’on sourit parfois au détour d’une phrase, vue et revue.
Le Marchand de sable ravira sans doute les fans des trois premiers romans de Lars Kepler : on y retrouve Joona Linna et tout ce qui a fait le succès des deux auteurs suédois, avec un rebondissement final qui laisse la porte ouverte à un prochain opus. Pourquoi pas – mais lorsque l’on commence à détecter aussi facilement les ficelles d’un roman, c’est qu’il est temps de changer la recette…
Le Marchand de sable, de Lars Kepler. Traduit du suédois par Lena Grumbach. Actes Sud Actes Noirs. Paru en novembre 2014. 528 p. 23,50 €.
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2 thoughts on ““Le marchand de sable” : Lars Kepler signe un polar qui fait le job”
Commentaire(s)
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Mallet
Ne serait-ce pas : “multiplicité des points de vu***E***” ?
Mallet
Ne serait-ce pas : “Alexandra COEHLO AHNDORIL et Alexander Ahndoril” ?
Madame Lars Kepler a gardé son nom de jeune fille devant son nom d’épouse. http://www.albertbonniersforlag.se/Forfattare/C/alexandra-coelho-ahndoril/
Cordialement