
Knights of Sidonia t2 : un cri dans l’espace
Le vaisseau Sidonia poursuit sa route, toujours menacé par les terribles Gaunas, ces créatures extraterrestres très évoluées et extrêmement résistantes. Bien qu’elle semble douce, la vie dans la colonie reste très précaire et la vie de milliers d’êtres vivants peut basculer à tout instant.
Nagate Tanikaze découvre son nouvel environnement et profite de la vie de pilote apprenti. Hélas, la menace Gauna n’est jamais loin. C’est ainsi que, pour éviter la perte de la colonie, l’amiral doit se résoudre à une terrible décision. Des sentinelles, tout comme la population, sont sacrifiées. Au cours d’une mission de récupération, Tanikaze parvient à détruire à lui tout seul un Gauna, devenant un véritable héros pour Sidonia. Cependant, le destin est capricieux et les ennemis de l’intérieur se révèlent bien plus dangereux que les mystérieux extra-terrestres.
Le second tome est riche en rebondissements et en tragédies. Les questions et les mystères entourant cette cité, son fonctionnement, ses technologies, les raisons de la guerre et les capacités de Namikaze restent une énigme. Quelques réponses sont distillées sur le passif entre humain et Gauna. L’intrigue gagne en profondeur, pourtant les personnages restent énigmatiques.
De nombreuses ellipses émaillent le récit, l’auteur préférant concentrer l’histoire sur l’essentiel : la question de l’humain dans une société comme Sidonia, avec une hiérarchie forte et une grande déshumanisation. Ici la technologie n’est pas une fin en soi du récit mais sert l’histoire pour nous transporter dans un futur lointain, froid et étrange. De même, les personnages ne sont pas très causants. La grande force de ce début de série est de dire beaucoup avec une narration dépouillée.
Comme dans le premier tome, chaque première page de chapitre est associée au sous titre : 100 vues de Sidonia, référence directe aux cent vues du Mont Fuji d’Hokusai, publiées entre 1834 et 1840. Le dessin, toujours aussi sombre, dense et précis, impose une atmosphère lourde collant parfaitement au scénario, dure et dérangeante à la fois.
Les espoirs issus de la lecture du premier tome ne sont pas déçus, la lecture est toujours diablement prenante et immersive.
Visuel : ©Tsutomu Nihei, Kodansha 2009