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Les Rencontres d’Arles en 5 ouvrages phares (et un bonus)

Les Rencontres d’Arles en 5 ouvrages phares (et un bonus)

21 October 2019 | PAR Elie Petit

Un mois après leurs clôtures, TouteLaCulture vous propose de prolonger le plaisir des Rencontres d’Arles avec une sélection d’ouvrages d’expositions.

Un air de famille avec Mères, Filles, Soeurs de Tom Wood, aux Editions Textuel

Expo phare des 50èmes Rencontres photographiques d’Arles, la triple série du photographe nous plonge au cœur de plusieurs époques du XXème siècle britannique. A travers deux pratiques, la photographie de rue et le portrait, puis la récolte de cartes postales et de photographies de sa famille, Tom Wood traite du thème du “triangle mère / fille / soeur” et des relations inter-soeurs de manière touchante, expressive, parfois drôle. Les textes de Helen Blakeman et Francis Hodgson donne sens à cet ouvrage absolument frappant de talent.

Diapositives Home stories avec The Anonymous Project, aux Editions Textuel

La Grande-Bretagne encore. C’est l’histoire de diapositives de famille tombées entre les mains de Lee Shulman. Il en reste scotché. Avec l’éditrice Emmanuelle Halkin, ils démarrent The Anonymous Project. Scènes d’intérieurs ou de vacances, ils montrent l’intimité des foyers britanniques, de leurs loisirs et de leurs dynamiques. L’exposition, à La Maison des peintres, absolument immersive, reproduisant les espaces, les intérieurs, à la manière d’un Tenement Museum de New-York ou des appartements témoins de Perret au Havre. Les chapitres sont découpés d’un papier fragile et de thèmes sensibles : Me and my motor, Playtime, Sofa Time… Une expérience inestimable, un ouvrage vivant et immersif.

Histoire des foyers anglais avec Home Sweet Home, rassemblé par Isabelle Bonnet, aux Editions Textuel

L’Angleterre toujours. Et encore des histoires de foyers. Cette fois, par période, pour montrer comment le pouvoir politique, ses décisions, comment l’économie et les pratiques populaires changent les destins et les tendances de vie en famille et en société. Des demeures posh de Belgravia aux taudis, des appartements des immigrants aux squats, les travaux d’une vingtaine de photographes se succèdent sans se ressembler et forment pourtant une grande histoire, celle du foyer, sa fonction et ses mouvements au sein des différentes ères qu’a traversé l’Angleterre du XXème siècle.

Le monde sous l’objectif avec Datazone de Philippe Chancel aux Editions PhotoSynthèses

Le monde au macroscope. Celui de la chute et de l’élévation. La chute d’un monde et d’une nature fragile et l’élévation des pratiques capitalistiques futuristes, du contrôle des individus aussi. C’est un travail de 15 ans que présente Philippe Chancel. Se déplaçant dans un espace qu’il appelle Datazone, il nous fait parcourir La Corée du Nord, les Etats-Unis, la Cisjordanie, la Russie, en passant par Marseille. Le texte de Michel Poivert rend un bel hommage au travail de Chancel. Son exercice littéraire autour d’un personnage voyageant deux siècles dans le futur pour arriver aujourd’hui n’est qu’en partie réussi.

Pré-Paris péri-urbain avec La Zone, aux Editions Galerie Lumières des Roses

Certains mots sont comme des terrains vagues : on en comprend le sens, on les situe, mais on peine à les définir avec exactitude. « Zone » est de ceux-là. Accolé à Paris, il évoque aujourd’hui le flou de la banlieue, une forme d’ennui ou encore le seuil de la délinquance, mais on ignore souvent que la Zone s’ancre dans une réalité historique bien précise.

Voilà le point de départ de La Zone, bande de terre de 250 m de large, qui court le long des 34km de fortifications érigées autour de Paris en 1844. Un lieu, dans l’espace et le temps et formidable exposition, aujourd’hui livre. On est plongé dans la Péri-Paris, un Paris pré-urbain. Des clichés émouvants, qui documentent les habitats des plus pauvres mais aussi la naissance de courants importants de la culture populaire.

Bonus : Les pyramides imaginaires de René Burri, aux Editions Textuels

Coup de cœur spécial pour un ouvrage d’exposition paru l’an dernier, l’exceptionnel Les Pyramides imaginaires, collection rassemblée sous la direction de Clotilde Blanc-Burri. Le livre tend à montrer, avec humour et finesse que le photographe, quelque soit le sujet, le lieu, le ton de l’image, a gardé intacte une obsession pour les pyramides et les formes triangulaires. Un festival de formes, en premier, deuxième, troisième plan, dans le conscient et l’inconscient du photographe. Un ouvrage absolument nécessaire.

 

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Elie Petit
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