Le Paradis du Néant, de Zoé Valdès
L’auteure cubaine retrouve dans son nouveau roman, “Le paradis du Néant” (JC Lattès) le personnage de Yocandra (“Le néant quotidien”) et revient par la fiction sur l’exil à Paris. Un livre foisonnant où la tristesse, la joie et toujours le décalage de l’écrivaine se mêlent en une ronde pleine de vie.
Années 1990. Laissant derrière elle son amoureux de réalisateur et une mère frondeuse, Yocandra se jette à l’eau et arrive à Miami. Dès lors, elle n’a de cesse que d’éviter les cubains exilés qu’elle trouve vulgaires. Son rêve est d’aller à Paris. Sans se surmener l’écrivaine travaille et récupère un petit pactole pour aller vivre en France. Première malchance : elle rencontre dans l’avion un véritable macho cubain qui lui fait la cour sans relâche et la retrouve à Paris. Installée dans le marais et tentant de vivoter d’articles publiés en Espagne, la jeune-femme a du ma à passer incognito et à se désolidariser d’un voisinage chaleureux et majoritairement constitué de cubains. Par habileté ou par miracle, son prétendant forcené parvient à importer à la fois la mère de Yocandra et son précieux tableau de Laam à Paris. Malgré l’amour qu’elle éproyve toujours pour le cinéaste, la jeune-femme se décide à épouser le prétendant cubain. Celui-ci serait architecte, mais semble cacher d’autres types d’activités.
Réflexion bouillonnante sur l’exil et la situation de Cuba, “Le Paradis du Néant” entraîne immédiatement le lecteur dans le monde un peu fou et très vivant de son héroïne. A la fois extrêmement douloureux et très drôle, ce roman est un nouveau chef-d’œuvre de l’auteure cubaine qui vit à Paris depuis 1995.
Zoé Valdès, “Le Paradis du Néant”, trad. Albert Bensoussan, JC Lattès, 331 p., 20 euros.