
L’autobiographie de Mike Tyson, les oreilles et la queue…
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Les Arènes Éditions profitent des Fêtes de Noël à venir pour proposer en sortie mondiale une autobiographie de Mike Tyson intitulée “La Vérité et rien d’autre“. Cette chronique vers la réhabilitation est orientée succès commercial à grand renforts d’adjectifs du genre: inédit, bluffant, légendaire, ou monstrueux.
Monstrueux, le mot est lâché. Bienvenue dans l’univers du petit gars de Brownsville, de la délinquance juvénile à la gloire Mike Tyson reste un monstre. Né dans la violence d’un univers de femmes capables de tuer leur mari ou leur amant, Mike va se débrouiller seul: violence, racket, vol à l’arraché, deal, et pigeons voyageurs. Survivre à Brownsville c’est savoir se battre, être un peu malin, mais surtout pouvoir basculer dans la folie. La folie accompagne le boxeur toute sa vie. Alors que son frère le trouve courageux, lui, avec lucidité, sait que c’est la folie qui le guide. Avec une enfance comme la sienne on se retrouve assez vite dans des centres de détentions pour mineurs (plus de 38 condamnations à la veille de ses 14 ans, champion toute catégorie…). C’est derrière les barreaux qu’il s’initie à la boxe et rencontre le fameux et légendaire Cus d’Amato.
Cus d’Amato, entraineur, mentor, gourou, et père adoptif de Mike. C’est le Mickey de Rocky. Le vieil entraineur d’origine italienne, râleur, parano, éternel insatisfait, et aux exigences pharaoniques. Tout ce que Mike doit savoir il le doit à Cus. Un véritable lien filial se tisse entre eux. Cus voit en lui, en 5 minutes, le champion du monde dont il a toujours rêvé. Et il ne se trompe pas. Pendant cette période où il s’installe à Catskill avec d’autres boxeurs, sous le toit de Cus, Mike devient ce boxeur au mental d’acier, véritable génie, d’une efficacité redoutable, tellement impressionnant à regarder, et qui devient très vite le plus jeune champion du monde.
Car, quoi qu’on puisse penser de Mike Tyson, et ce malgré l’alcool, les accusations de viols, la drogue, les mauvaises fréquentations, et l’oreille d’Holyfield, il restera toujours ce monstre sacré de la boxe au même titre qu’un Ali ou un Foreman. Cette autobiographie, fruit de plusieurs années de travail avec le journaliste et auteur de best sellers à l’américaine, Larry “Ratso” Sloman, n’est pas d’une grande qualité littéraire. Plus proche de l’interview que du journal, ce livre au registre oral reste un bon livre, parfois même émouvant, qui nous permet de pénétrer l’intimité d’un homme qu’on n’oserait même pas approcher dans la rue.
Un livre pour les passionnés de la boxe, mais pas seulement, un livre sur une vie à l’état brut qui s’écrit comme un roman, comme un chant grec, une épopée, hors norme, mythologique.