La princesse moderne des livres jeunesse
La princesse est un personnage bien connu de la littérature jeunesse, une figure incontournable. Mais la princesse d’aujourd’hui n’est plus tout à fait ce qu’elle a été… Les deux princesses qui vont vous être présentées sont de bonnes représentantes de ce renouveau du récit princier. L’une refuse d’être parfaite, l’autre de trouver son « prince charmant ».
« Il était une fois un roi. Il rencontra une reine très belle, ils se marièrent… » Un petit air de déjà vu ? Attendez la suite : « … et n’eurent qu’un seul enfant. » Le ton est donné dès la première page. Un conte oui. Traditionnel, pas tout à fait. L’histoire, c’est donc celle de cette enfant unique qui, bébé, reçoit d’une fée le don de la perfection, d’où son nom : la princesse Parfaite. La fée en question – dans le « décolleté vertigineux » de laquelle « louche le roi » -, c’est la Fée Margareth, qui devient alors la marraine de la princesse. Mais la perfection… est-ce réellement un cadeau ? En grandissant, la princesse réussit tout ce qu’elle entreprend mais tous ses désirs consistent à satisfaire les autres. Des désirs propres, elle n’en a pas. La solution pour remédier à cela : changer de marraine – et donc de don -, ce qu’il est possible de faire à 16 ans lui confie – et conseille – sa mère la reine avant de mourir.
On retrouve ici les bases du conte traditionnel : la méchante belle-mère, des fées… mais quelques adaptations – non négligeables – ont été apportées. Un exemple : celle qui devient la belle-mère de notre princesse, à la mort de la reine, est en réalité la marraine de la jeune fille, fée avec laquelle le roi avait déjà « fricoté » dans sa jeunesse. A l’humour s’ajoute une jolie – bien qu’un peu facile peut-être – réflexion sur l’importance d’avoir ses propres désirs, ainsi que – sur le plan formel – de très beaux dessins colorés avec bon goût.
Une princesse encore moins conventionnelle, « La princesse Finemouche ». Alors que certaines rêvent de princes charmants, elle revendique son célibat. Ce à quoi elle aspire ? Vivre sa vie comme elle le désire, entourée de « ses petits chéris », à savoir des monstres, crapauds et bestioles en tous genres.
C’est sans compter la volonté de la Reine-sa-mère qui compte bien voir sa fille mariée. Aussi, la jeune princesse accepte-t-elle de rencontrer les princes demandant sa main mais en les mettant – très rudement – à l’épreuve : nourrir ses « petits chéris », couper du bois dans la forêt du roi (forêt composée de gigantesques arbres… vivants), s’engager dans un concours de rock en patins à roulettes,
sont quelques-uns des défis imposés par la princesse à ses prétendants. Tous échouent. Jusqu’au jour où, arrivé au château au volant de sa décapotable rouge, le prince Flambard surmonte un à un tous les obstacles dressés par la jeune célibataire. La princesse Finemouche doit bien se rendre à l’évidence, il a gagné. Aussi lui donne-t-elle un baiser… qui a sitôt fait de transformer celui qui s’apprêtait à pouvoir l’épouser en « un énorme crapaud couvert de pustules ». Morale : la princesse Finemouche fait ce qu’elle veut, et elle peut – toute jeune et jolie princesse qu’elle est – ne pas chercher à se marier.
Les dessins ne sont pas sans rappeler ceux de Quentin Blake, l’illustrateur, notamment, des contes de Roald Dahl. Très plaisants de façon générale, il arrive malheureusement – faute à l’éditeur ? – que certains d’entre eux soient un peu flous, ce qui – il faut le dire – gêne la pleine appréciation de ce qui est représenté. Dommage car le récit est original, drôle et plein de – bon – sens.
La princesse moderne est arrivée ! Vive la princesse moderne !
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