La mort n’a pas d’amis de Gilles Schlesser
Décembre 1924. Paris est sous la neige, un tueur en série sévit. Les scènes de crime originales suggèrent un tableau d’un peintre surréaliste. Ce mouvement contestataire est en train de naître. Camille Baulay, surnommée Oxy, reporter au Petit Journal dans la rubrique faits divers, mène l’enquête avec le concours du commissaire Gardel. Tous les protagonistes surréalistes sont suspects. Oxy ne se doute pas qu’elle va se mettre elle-même en danger et apprendre des choses étonnantes au cours de cette étrange affaire.”Des choses se cachent derrière les choses”.
Gilles Schlesser est un passionné de Paris ce qui se sent dans ce récit. Il est également l’auteur de nombreux autres romans dont Saga Parisienne et Mortelles Voyelles, un polar énigmatique comme La mort n’a pas d’amis. Bienvenue dans le Paris des années folles où jeu de piste et jeu de mots se conjuguent.
L’écrivain n’en n’est pas à son premier coup d’essai sur la capitale qui a une importance essentielle dans son œuvre. Ici, Paris resplendit, la vie nous y semble idéale malgré les crimes, de petits détails nous font rêver comme la voiture de l’enquêtrice qui porte le nom magique de Trèfle. L’intrigue est menée tambour battant en parallèle de la découverte pour l’époque du mouvement artistique révolutionnaire qu’est le surréalisme. L’auteur fait intervenir par ce stratagème toutes les têtes pensantes de ce courant: André Breton, Louis Aragon, Paul Eluard, Dédé Sunbeam, Robert Desnos et Jacques Prévert. Le roman prend de la consistance par la beauté des dialogues, les sens de la répartie et les trouvailles inventives du langage. Ainsi, Camille Baulay est surnommée Oxy pour Oxymore car son nom de famille comprend Beau et Laid et appelée La Fée Divers. De la même manière, nous découvrons la naissance du jeu du cadavre exquis ici attribuée à Prévert et les joutes verbales des réunions des surréalistes.
Un roman policier original, plein d’action et de suspense, aux trouvailles ingénieuses et au rebondissement final assez inattendu.