Jeunesse
No pasaran, le jeu de Christian Lehmann

No pasaran, le jeu de Christian Lehmann

07 November 2012 | PAR Sandrine et Igor Weislinger

A l’occasion de la sortie du tome 3 de la trilogie No Pasaran: No pasaran, endgame le 16 novembre 2012, L’Ecole des Loisirs ressort le même jour les deux premiers tomes: No Pasaran, le jeu et Andreas, le retour réunis en un seul et même livre.

Dans le tome 1, trois adolescents français passionnés de jeux vidéos Andreas, Eric et Thierry achètent lors d’un voyage scolaire à Londres de nouveaux jeux. En voyant le badge nazi sur le blouson d’Andreas, le propriétaire de la boutique leur offre un autre jeu d’un genre très particulier. En effet, sitôt le jeu mis dans l’ordinateur, c’est ce dernier qui prend le contrôle. Les trois jeunes gens se retrouvent pendant la première guerre mondiale, durant la guerre d’Espagne, en Yougoslavie…Ils vivent la guerre, y sont blessés, y meurent…et retournent à leur époque jusqu’au jour où…

 

 

Dans le tome 2, Andreas qui a toujours été du côté des méchants et a de ce fait combattu contre Eric et Thierry, se comportant toujours comme un bourreau, a disparu. Ses anciens amis pensent qu’il a basculé dans le jeu. Eric a arrêté définitivement de jouer et Thierry, qui n’a plus accès au jeu, se borne à d’autres jeux “normaux” jusqu’à ce qu’il voit par le biais d’un documentaire sur les jeux vidéos que “leur jeu” est toujours actif sur l’ordinateur d’Andreas…

Christian Lehmann est auteur de nombreux livres. Médecin, il a publié un livre sur son travail: Patients, si vous saviez: confessions d’un médecin généraliste mais aussi divers romans pour adultes et pour la jeunesse dont à l’Ecole des Loisirs le fascinant La citadelle des cauchemars. No pasaran , le jeu est toutefois son œuvre la plus marquante, celle qui a eu le plus de succès et a déjà passionné plus de 300000 lecteurs. Elle Elle a d’ailleurs fait l’objet d’une adaptation en bande dessinée de l’auteur lui-même chez Casterman dont le second volume est en cours de réalisation. Christian Lehmann souhaite écrire pour tous. Sa trilogie se destine toutefois à un lectorat adolescent et adulte car elle contient différents passages susceptibles de choquer de jeunes lecteurs.

Trois adolescents découvrent le monde à travers un jeu vidéo, l’un sombre dans la violence et le sadisme, les deux autres se retrouvent en position de le contrattaquer: une lutte entre le Bien et le Mal dans laquelle la réalité historique tient une place fondamentale car les trois jeunes gens ont d’un coup le pouvoir de changer l’Histoire. Ce qui est pour Andreas un jeu  où il  peut être surpuissant, se sentir plus fort qu’il ne l’est dans sa vie est pour les autres un cauchemar avec lequel ils grandissent, évoluent, nourrissant leurs premiers sentiments amoureux adultes et les obligeant à se poser des questions sur la société dans laquelle ils vivent. Quel plaidoyer plus convaincant contre la guerre y a t’il que de la vivre de visu? Seuls aiment vraiment la violence ceux qui n’ont pas conscience de ce qu’elle est car ils ne l’ont pas subie à leurs dépends. Le second tome va encore plus loin que le premier dans la dénonciation des jeux vidéo. Il démontre en particulier que certains d’entre eux sont racistes. Nous assistons à des moments d’Histoire reconstitués de manière incroyablement crédibles en particulier la rafle du Vel’d’Hiv. Ce roman nous plonge dans toutes les formes de guerre: contemporaine, sourde, psychologique, passées; sous la vision subjective de Thierry, Gilles, Kladed et Eric, nous vivons au quotidien le combat pour la paix. Un livre incroyable, une trilogie étonnante à découvrir sans tarder que l’on soit amateurs de jeux vidéo ou pas.

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Sandrine et Igor Weislinger

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