Jeunesse
[Interview] L’écrivain Evelyne Brisou-Pellen nous parle de son Prix Gulli 2013

[Interview] L’écrivain Evelyne Brisou-Pellen nous parle de son Prix Gulli 2013

06 June 2013 | PAR Ines Zorgati

 

 

 

 

 

Parmi les sept livres en compétition, c’est finalement Le Manoir, écrit par Évelyne Brisou-Pellen qui a reçu le Prix Gulli 2013 des mains du Jury composé d’enfants et de leurs parents et présidé par l’écrivain Alexandre Jardin. C’est dans une ambiance joyeuse et conviviale que Toute La Culture a donc pu la rencontrer et évoquer avec elle cette récompense et le message de son livre racontant les aventures de Liam, envoyé en convalescence par ses parents dans une immense bâtisse à l’allure aussi mystérieuse que ses pensionnaires.

On vous imagine naturellement heureuse d’avoir reçu ce prix ?

Bien sûr je suis très heureuse de ce prix, et d’autant plus qu’il m’a été attribué par un jury composé d’enfants et d’ adultes. Mon principe a toujours été que si un livre est bon, il est bon pour tout le monde. Quand on dit “livre jeunesse” on a l’impression que c’est réservé au public jeune, mais je pense vraiment que les bons livres sont lus par tout le monde. Je lis moi- même souvent de la littérature jeunesse, pas exclusivement mais j’en lis souvent et je trouve qu’il y a d’excellentes choses.

Pourquoi pensez vous que votre livre a eu un tel succès ?

D’après les parents et les enfants avec lesquels je viens de discuter, ils l’ont principalement aimé pour son originalité. Il y a également beaucoup d’émotion dans ce livre, et qui, pour reprendre une expression que j’ai entendue, ne laisse pas indemne. Je pense qu’on est vraiment touchés et forcément un peu remués par ce livre. Et apparemment ça a l’air de faire le même effet à tout le monde. Après il y a des parents à qui ça peut faire un peu peur, des parents qui se demandent si un enfant de neuf ans ne risque pas d’être trop marqué par ce livre justement. Bien sûr on ne sait jamais comment vont réagir les enfants mais une petite fille de cet âge m’a par exemple dit que l’histoire l’avait beaucoup frappée mais qu’elle l’avait adorée. Les deux ne sont pas incompatibles. En réalité je n’ai pas vraiment de réponse quant au succès du livre, je l’écris avant tout pour moi mais je ne sais pas qui l’aimera, c’est l’inconnu total.

S’agit-il de quelque chose que vous recherchez particulièrement, ce sentiment « qui ne laisse pas indemne » ?

Ça marque forcément puisque ce livre traite d’un sujet grave : la mort. Je n’ai cependant pas voulu le traiter de manière tragique, bien que ce soit toujours délicat. Dans Le Manoir, Liam, le personnage principal est confronté au refus de la mort, à une certaine colère. Avec ce livre on a l’impression qu’il y a quelque chose après, que l’on peut continuer à vivre quelque chose et se venger ou plutôt résoudre ce que l’on n’aura pas eu le temps de résoudre. C’est surtout ça le sens du livre. Partir sans avoir tout résolu dans sa vie peut laisser un sentiment d’amertume. Et grâce à Liam, beaucoup de personnages qui sont morts alors qu’ils ne le voulaient absolument pas vont réussir à régler leurs problèmes et à accepter.

Lors de la remise du prix, une petite fille qui faisait partie du jury a d’ailleurs dit qu’elle avait beaucoup aimé ce livre et que si la mort était réellement comme vous le décrivez, cela ne la dérangerait presque plus de mourir ! Qu’en pensez vous ?

(Rires) J’espère quand même que non ! C’est vrai que, dans un sens, ça peut aider les gens à dédramatiser de penser que la personne qu’on a aimé vit quand même ailleurs. Et ça je trouve que c’est bien, ça fait un petit peu de chaleur au cœur.

Y aura-t-il une suite aux aventures de Liam ?

Le tome 2 est déjà terminé. On y travaille encore avec l’éditeur. Il y a une espèce de jeu de ping-pong entre nous, dont le public n’a pas forcément conscience. Et cela va durer jusqu’à la dernière minute, jusqu’à ce que le livre sorte. Je peux déjà vous dire que l’éditeur a beaucoup aimé ce deuxième tome, plus que le premier. Alors ça devrait marcher, j’espère.

Prévoyez-vous encore d’autres tomes, voire toute une série ?

Avec l’éditeur on a évoqué l’idée d’en faire cinq. Mais on verra, ça va dépendre de l’accueil du public. Il faut aussi toujours que l’aventure reste captivante, il faut toujours que j’ajoute quelque chose de plus à l’histoire. Mais moi des idées j’en ai des tonnes, il n’y a pas de souci de ce côté là !

Visuels: (c) photos par Inès Zorgati.

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Ines Zorgati

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