
Réédition de 9 semaines 1/2 de Elizabeth McNeill
Ouvertement placée dans la lignée des conséquences du succès de “50 nuances de gris”, la réédition du roman américain publié en 1978 et qui a inspiré l’inoubliable film de Adrian Lyne (1986) est une jolie surprise de sobriété. Et devinez quoi? Il y a même des scènes de sexe. A paraître en novembre au Diable Vauvert.
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Avant d’être condensé dans le strip-tease sulfureux de Kim Bassinger pour Mickey Rourke, 9 semaines 1/2 est le journal d’une business woman new-yorkaise qui tombe sous l’influence sexuelle d’un homme dominateur et charismatique en moins de deux semaines. Il la domine, il la frappe, il la fait jouir, il s’occupe de tout, bains, habillage et lectures compris, et elle adore ça. Le journal est une autopsie sans jugement et étonnamment peu prude de cette mise sous tutelle au fort potentiel érotique.
Rien de nouveau sous le soleil depuis “Histoire d’O” de Pauline Réage, mais le fait que la romance sucrée soit mise de côté, qu’il y ait de vraies descriptions de rapports sexuels et que l’héroïne parle, est tout à fait rafraîchissant, si l’on doit vraiment comparer ce texte âgé de 35 ans, avec le conte de fée SM où l’héroïne est une nunuche sans voix qui nous vaut cette réédition. 9 semaines 1/2, est une curiosité qu’on peut tout à fait offrir ou s’offrir.
9 semaines 1/2 de Elizabeth McNeil, trad. Antoine Berman, Le Diable Vauvert, 205 p., 15 euros. Sortie en novembre 2013.