Fictions
« Paradox Hotel » de Rob Hart : Le cadavre de Schrödinger

« Paradox Hotel » de Rob Hart : Le cadavre de Schrödinger

26 May 2023 | PAR Julien Coquet

Deuxième roman traduit en français de l’Américain Rob Hart, Paradox Hotel confirme le sens du suspens et du rythme de l’auteur dans cette histoire policière de science-fiction.

En 2072, ça y est, vous pouvez le faire : voyager dans le temps ! Suivis de près par l’Agence de réglementation du temps, les voyages dans le temps permettent de se rendre en Egypte antique, de côtoyer les dinosaures ou de revivre les heures sombres de l’Histoire. Au Paradox Hotel, hébergement de luxe proche de la station de départ des voyages temporels, tout le personnel est en ébullition : l’hôtel, déficitaire, va être vendu. Pour organiser au mieux cette vente aux enchères regroupant plusieurs milliardaires, January Cole, la responsable de la sécurité, court dans tous les sens. Des dinosaures se retrouvent dans les couloirs de l’hôtel, et January, atteinte de Décollement (une distorsion du temps qui lui permet de revivre des moments du passé ou de voir des éléments futurs), est témoin d’un meurtre qui n’a pas encore eu lieu…

Lancé à toute vitesse, Paradox Hotel ne se lâche pas. Rob Hart joue habilement avec les concepts du voyage temporel, sans pour autant perdre son lecteur grâce à une pédagogie bienvenue. Le livre est porté par January Cole, que l’on est en droit de trouver détestable au début, avant que son personnage ne s’affine par la suite. Très original, le roman aurait gagné à être un peu allégé (notez les noms des personnages avant de vous perdre) mais c’est une critique minime face à l’intelligence et au rythme déployés dans Paradox Hotel.

« Les tout premiers voyages dans le temps ont été mouvementés, et cinq personnes au total sont mortes avant que le processus soit vraiment maîtrisé. Il s’avère qu’on ne peut pas croiser son propre flux temporel, comme nous l’avons appris à nos dépens. Lors des tests, un des premiers « pilotes » a voulu revisiter son enfance. Pas pour interagir, juste pour se regarder jouer dans la cour de récréation. Dès qu’il s’est vu, il a fait une rupture d’anévrisme, suivie d’un AVC. Une bouche de rétroaction de type paradoxe du grand-père. »

Paradox Hotel, Rob HART, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laurent Bury, Belfond, Collection Noir, 400 pages, 22 €

Visuel : Couverture du livre

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Julien Coquet

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