
“Montecristo”, Martin Suter signe un excellent thriller financier
Dans son nouvel opus, le romancier suisse poursiit son art du thriller. Il laisse aussi un moment son héros Allmen mais persiste dans la veine du polar bien mené, avec une intrigue très helvète axée autour d’un scandale financier. Montecristo se lit d’une traite. A dévorer à la rentrée dans la traduction d’Olivier Mannoni chez Christian Bourgois.
[rating=4]
Le zurichois Jonas Brand est reporter vidéo, volontiers pour la presse people. Frôlant la quarantaine, divorcé, il vit bien de son travail même s’il aurait préféré faire de l’investigation ou, mieux, un film qu’il prépare depuis des années qui est une adaptation moderne du Comte de Montecristo. Une de ses déplacements professionnels en font le témoins d’un étrange suicide dans un train allant à Bâle. Au même moment, il remarque que deux billets en sa possession ont exactement le même numéro et son banquier l’assure qu’ils sont tous deux authentique. Aiguillé par son mentor, lui même journaliste économique, et soutenu par sa nouvelle petite amie, Marina, il va hésiter entre la vie paisible d’artiste et une enquête très périlleuse…
Rapide, efficace, plein d’humour et du sens du détail vrai qui font les grands polars, Montecristo fonctionne d’autant mieux que le cadre helvète légèrement ennuyeux rend l’énormité de l’enquête presque plus plausible. Économe de mots comme d’effets, Martin Suter propose encore une fois encore sur un héros poli, agréable et discret, loin de tous les tics et les excès qui peuvent parfois polluer un bon détective de polar. Il ne nous laisse pas trop le temps de nous attacher aux personnages que le complot élimine et reste assez à la superficie des relations humaine pour que seule l’intrigue prime. Une recette de thriller parfait!
Martin Suter Montecristo, trad. Olivier Mannoni, Christian Bourgois, 340 p., 18 euros. Parution le 20 aout 2015.
visuel : couverture du livre.
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2 thoughts on ““Montecristo”, Martin Suter signe un excellent thriller financier”
Commentaire(s)
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Olivier Mannoni
Merci beaucoup pour ce beau papier (et pour la mention du traducteur!) Juste une petite étourderie dans le titre: il ne s’agit pas de Martin Amis, mais de Martin Suter!
Cordialement,
OM
Milou
L’énigme est vraiment bien ficelée. Par contre, la traduction française laisse franchement à désirer. Dommage…