
“Le métier de vivant” : fraternités et spleen chez François Saintonge
Après Dolfi et Marilyn, un auteur connu sous un autre nom continue à publier des romans nostalgiques sous le pseudonyme de François de Saintonge. Situé à l’ère des Thibault ou de la tétralogie d’Aragon, Le métier de vivant suit 3 trajectoires de fils aisés avant et après la Première guerre. Classique et mélancolique.
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A la veille de la Première guerre, Max, Léo et Lothaire se fréquentent dans un grand lycée parisien. Les deux premiers sont cousins et contraints de se battre, l’un comme pilote, l’autre, plus tardivement en 1917. Lothaire, le jouisseur a aussi un handicap qui lui permet de rester à l’arrière. Une fois Max démobilisé, il entame une liaison à épisodes avec une américaine mariée et qui lui ressemble comme une sœur. La monogamie réussit peu à Lothaire tandis que la politique ouvre les bras à Léo…
Thème et écriture très nostalgiques sont le sceau de ce roman générationnel qui semble parfois pasticher Giono ou Barrès quant à son style élégant, psychologique, mais résolument vintage et volontiers nostalgique d’une certaine tradition nationaliste française. Une jolie fresque qui brille par ses femmes, son argent et les illusions perdues du personnage principal, Max, assez ballotté par l’Histoire.
François Saintonge, Le métier de vivant, Grasset, 256 p., 18 euros. Sortie le 2 septembre 2015.
visuel : couverture du livre.