
“L’arbre d’obéissance” : voyage au pays des ascètes par Joël Baqué
L’auteur de La Salle (P.O.L., 2015) et La fonte des glaces (P.O.L., 2017) nous emmène dans le désert syrien du IVe siècle sur les traces de grands croyants. Une traversée austère et fascinante.
Jeune grandi dans une famille pieuse de bergers, Théodoret a la foi. Très vite éprouvée avec dureté par son père : On ne plaisante pas avec Dieu. Le garçon tient bon et est ensuit éprouvé dans un monastère. Fasciné par le grand ascète Syméon, avec un rapport trouble à ce personnage extrême, Théodoret décide de continuer l’épreuve en traversant le désert …
Sur le mode duel et par la voix de l’ecclésiastique fasciné, Joël Baqué nous fait entrer dans un texte qui rappelle à la fois Narcisse et Goldmund de Herman Hesse et une certaine mystique du 16e siècle amputée de ses élans. Sans le baroque de la tentation, restent l’épreuve, l’aridité de la solitude et le peu de poids de chaque individualité. L’arbre d’obéissance est un texte dru, mesuré et si loin de nos préoccupations narcissiques, que son exotisme peut être un poison violent. Une traversée du désert à vivre avec autant de gourmandise que possible.
Joël Baqué, L’arbre d’obéissance, P.O.L., 176 p., 17 euros, sortie le 22 août 2019.
visuel : couverture du livre