
La baie vitrée, des nouvelles de désir et de haine signées Sébastien Brebel
L’auteur de “Place forte” (2002) et de “Villa Bunker”(2009) est de retour chez son éditeur POL avec une série de nouvelles aussi délicates que cruelles. “La baie vitrée” ouvre sur une inquiétante féminité.
Avec pour quatrième de couverture “Je regarde”, “La Baie vitrée” est une série d’une quinzaine de nouvelles compacte et d’une précision redoutable. Dans chaque texte, qui a le raffinement d’un fruit tellement riche qu’il est déjà mort, le philosophe et auteur Sébastien Brebel dresse des portraits d’une minutie sourcilleuse.
Ce sont des femmes qui sont décrites, mais c’est celui qui les observe qui attire l’attention, tant l’ambivalence des sentiments d’obsession/mépris et de désir/dégoût est forte. Il y a quelque chose de très français et de très traditionnel dans ces textes où l’on sent à la fois l’influence de Proust et de Duras. Mais le recueil emprunte à l’autre côté de l’Atlantique la forme incisive de la nouvelle, forme qui renforce encore la violence de l’observation. Succession harmonieuse de jeux de regards et de mort, “La baie vitrée” est sans conteste l’œuvre d’une grande plume.
Sébastien Brébel, “La baie vitrée”, P.O.L., 160 p., 13 euros. Sortie en mai 2013.
“Dieu me garde de jamais te toucher et de prendre goût à ton odeur, à ta langue. Qu’une mort rapide et cruelle mette un terme à l’attirance insensée que j’éprouve pour toi.” p. 65