“Isabelle, l’après-midi” : Douglas Kennedy s’attaque à la bohème et à la lost generation dans son nouveau roman
Après l’adaptation de L’homme qui voulait vivre sa vie par Eric Lartigau, l’auteur américain de best-sellers continue de tirer le fil rouge des liaisons transatlantiques, pour une histoire d’amour bohème entre une femme française et un étudiant américain… Parution depuis le 6 juin 2020 chez Belfond.
Paris, début des années 1970. Un jeune étudiant américain s’offre quelques mois de césure de son université et aussi de son père, distant et froid, alors que sa mère est morte. Il erre au quartier latin, apprend à traîner au café et rencontre la mystérieuse Isabelle. Plus âgée que lui, traductrice, mariée, elle lui donne rendez-vous à 17h rue Bernard Palissy. Un apprentissage de l’amour à la française qui envoûte le jeune homme et le frustre. Le retour à ses études de droit, un poste conséquent à New-York et même un mariage classique n’effacent pas tout à fait Isabelle de sa mémoire…
Marchant dans les pas de Ernest Hemingway et de Vincente Minnelli, Douglas Kennedy livre un roman classique et irrésistible sur le french first love d’un jeune homme américain très prometteur. Certaines oppositions sont manichéennes (la vie régulée de l’américain VS les chemins de traverse européens que l’on s’octroie), les scènes de sexe assez pauvres, mais les personnages sont suffisamment bien dessinés et la cruauté de l’auteur à leur égard assez subtile pour qu’on tourne chaque page l’une après l’autre, sans jamais s’arrêter. Un “vrai” roman à emporter sans états d’âme en vacances pour se plonger dans un Paris nostalgique et une relation vénéneuse et passionnée.
Douglas Kennedy, Isabelle, l’après-midi, trad. Chloé ROYER, Belfond, 22,90 euros. Sortie le 04 juin 2020.
visuel : couverture du livre.