
“Au départ d’Atocha”, les errances d’un jeune poète à Madrid par Ben Lerner
La trentaine à peine consommée, le poète américain Ben Lerner voit son premier roman chaudement recommandé par Jonathan Franzen ou Paul Auster. Reprenant le thème classique du jeune poète en mode “lost generation” dans un pays qui n’est pas le sien, Au départ d’Atocha y ajoute un zeste d’exotisme espagnol et la frayeur des attentats de Madrid en 2003. Une lecture à la fois facile et référentielle. Sortie française au éditions de l’Olivier le 6 février 2014.
[rating=3]
Poète américain vivant en exil à Madrid, Adam fait quelques lectures, prend pas mal de drogues, court deux femmes à la fois : Isabel et Teresa, quitte parfois Madrid pour Grenade ou Barcelone et se demande s’il ne va pas rester plus longtemps que prévu en Espagne. Parfaitement fluide en Catalan, il prend néanmoins un malin plaisir à dire aux femmes de sa vie qu’il ne parle pas assez bien la langue de Cervantes. Les attentats de Madrid ont-ils eu raison du rythme de vie aussi Bohême que ritualisé du jeune écrivain, réponse dans ce premier roman de Ben Lerner.
Si l’histoire d’Au départ d’Atocha est somme toute assez classique, certaines scènes en bord de plage ou au Prado ont la beauté des cartes postales détournées. Dommage que la politique ne soit qu’un passe-temps dans ce roman d’esthète qui est peut-être plus léger qu’il n’y paraît à la lecture du pitch. Une version corsée des scènes de la vie de Bohême, à un rythme agréablement soutenu.
Au départ d’Atocha, de Bob Lerner, trad. Jakuta Alikavazovic, L’Olivier, 208 p., 21 euros. Sortie le 6 février 2014.
Visuel : couverture du livre © L’Olivier
Articles liés
One thought on ““Au départ d’Atocha”, les errances d’un jeune poète à Madrid par Ben Lerner”
Commentaire(s)
Publier un commentaire
Votre adresse email ne sera pas publiée.
Publier un commentaire
Votre adresse email ne sera pas publiée.
Aurélia
Je viens de le lire et m’y suis laissé prendre. En cherchant des commentaires sur la toile je tombe sur votre post et me permets d’y préciser que c’est le castillan/espagnol que notre poète maîtrise et non la catalan. J’ai apprécié ces bouts de cartes postales ainsi que l’autodérision dont fait parfois preuve le jeune américain. Le roman semble en effet plus léger que ne le laisse paraître le pitch mais peut-être faut-il voir une fois “digéré” l’empreinte qu’il nous laissera peut-être. A suivre…