
“7 années de bonheur”, Etgar Keret découvre un visage autobiographique
Auteur et réalisateur (caméra d’or 2007 pour Les Méduses) reconnu, l’israélien Etgar Keret déborde d’imagination. Mais c’est dans son dernier recueil de nouvelles dans sa vie quotidienne d’artiste à la fois israélien et nomade qu’il va puiser l’inspiration. Sortie le 2 mai 2014.
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Les 7 années de bonheur sont celles qui séparent la naissance de son fils, Lev du décès de son père, d’un cancer. Et qui donnent lieu à des histoires pointant vers un quotidien enchanté. On y découvre à la fois le petit monde de Etgar Keret, toujours prêt à souligner l’ironie et le caractère extraordinaire de certaines situations.
Et à travers des anecdotes toutes simples, l’on pred la mesure de certaines réalités de la société israélienne. Par exemple, Etgar Keret étant artiste et riche de temps libre, c’est lui qui accompagne souvent son fils au parc. Seul père parmi un cheptel de mamans, il attend un moment avant d’écouter une de leurs conversations majeures : comment elles planifient dès le bac à sable un moyen pour que leurs petits échappent à l’armée dans 15 ans.
Voir à travers les yeux du petit Lev l’arrêt des activité de Yom Kippour, et entendre à travers l’obstination du père à se faire opérer, le désir irrésistible de vie, est une expérience vibrante et vivante que Keret parvient à accomplir aussi bien dans l’exercice autobiographique que dans la fiction pure. A la fois authentique, léger et très humain.
A noter : Etgar Keret rencontrera son public le 5 mai autour de ce livre paru aux éditions de l’Olivier, à la Maison de la Poésie.
Etgar Keret, 7 années de Bonheur, trad. Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso, L’Olivier. Sortie le 2 ma 2014.
visuel : couverture du livre