Découverte d’une oeuvre de jeunesse de Yasunari Kawabata
Une nouvelle de Yatsunari Kawabata (1899-1972), grand écrivain du XXe siècle et premier prix Nobel de littérature du Japon, vient d’être redécouverte dans un journal local de Fukuoka par Takumi Ishikawa, de l’université de Rikkyo et l’éditeur Hiroshi Sakaguchi, qui dirige également un musée littéraire à Fukuoka.
Selon l’AFP et le Yomiuri, c’est en dépouillant les archives dans un journal de Fukuoka (ville de la pointe nord de l’île de Kyushû au sud ouest de l’archipel) le “Fukuoka Nichi Nichi Shimbun“, que les deux hommes sont tombés sur une nouvelle de Kawabata non inscrite dans le corpus officiel de sa production. Datée d’avril-mai 1927 et intitulée “Utsukushii!” (“Magnifique!”) elle raconte l’histoire d’un industriel qui enterre une jeune fille dans la tombe de son fils handicapé après que celle-ci ait eu un accident justement en se rendant sur cette tombe. Sur la pierre tombale, le père avait fait graver: “un beau jeune homme et une belle jeune fille dorment ensemble”. M Ishikawa rapproche cette nouvelle d’une oeuvre postérieure publiée en 1954 sous le titre “Utsukushiki Haka” (Une belle tombe)”. Dans cette oeuvre de jeunesse, l’ont trouve déjà les thèmes de prédilection de l’auteur à savoir la mort et la solitude. Âgé de seulement 27 ans, il avait déjà perdu ses deux parents et grands parents et avait connu une rude déception amoureuse. Ces thèmes l’ont hanté jusqu’à son suicide en 1972.
L’universitaire précise qu’ “A cette époque de nombreux écrivains connus cherchaient à se faire publier dans des journaux locaux, car les quotidiens à grand tirage de la presse nationale avaient été ravagés par le séisme de 1923 à Tokyo“. D’autre part, la faiblesse des ventes de livres poussaient les jeunes auteurs à se tourner vers ce format de large diffusion. Publié juste après son roman “Izu no odoriko” (“la Danseuse d’Izu”) les chercheurs en littérature contemporaine y voient un nouveau sujet d’étude sur la construction de la pensée et de l’oeuvre littéraire du maître. C’est la Fondation Kawabata, chargée de la gestion de ses écrits, qui l’a expertisé et en a confirmé authenticité.
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