
“J’aurais voulu pouvoir vous les montrer”, un recueil de textes et de dessins de Satiyajit Ray
Alors qu’il n’y avait à ce jour qu’un seul recueil de textes du grand réalisateur indien Satiyajit Ray, J’aurais voulu pouvoir les montrer est la traduction d’une deuxième série de textes inédits sur le cinéma, les festival et l’Inde. Préfacé par le critique Charles Tesson et illustrés par le réalisateur ces textes sont disponibles à partir du 1ier avril chez G3J éditeur (diffusion Actes Sud).
[rating=4]
Celui qui s’est fait connaître avec la Complainte du sentier (1955) comme la figure fondatrice d’une nouveau cinéma indien, loin du commercial (et bollywodien) cinéma “All India” était bengali, passionné par Jean Renoir et a été juré dans des festivals internationaux à Moscou, Bruxelles ou dans son pays. Dans ce recueil préfacé avec efficacité par Charles Tesson et préparé avec admiration par le fils du cinéaste, l’on découvre ou redécouvre les talents de Satiyajit Ray, qui en plus de savoir filmer dessinait les scènes de ses films et en composait aussi parfois la musique. Émaillé de portraits réalisés par le cinéaste, ce beau-livre expose certains de ces textes et conférences jusqu’ici inédits.
La question technique du cinéma est souvent posée, ainsi que la question nationale, avec un bel œil sur l’inde mais aussi un diagnostic un peu mélancolique sur le cinéma européen. Un oeil rétrospectif est également de mise, avec des éclairages importants sur des chefs d’oeuvres de Ray comme Le monde d’Apu (1959). Enfin, la dernière partie est une sorte d’extrait de journal où l’on en apprend pas mal sur les coulisses des festivals de l’époque. Passionné et passionnant sur le cinéma, Satiyajit Ray livre en quelques textes faciles d’accès une pensée limpide qui est aussi une belle porte d’entrée à son oeuvre.
Satiyajit Ray, J’aurais voulu pouvoir vous les montrer, préface de Charles Tesson, trad. Christophe Jouanlanne, G3J, 29 euros. Sortie le 1ier avril 2016.
visuel : couverture du livre.