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“Adieu, Palmyre”, le tribut à la cité Syrienne de D. Fernandez et F. Ferranti

“Adieu, Palmyre”, le tribut à la cité Syrienne de D. Fernandez et F. Ferranti

03 April 2016 | PAR Yaël Hirsch

Alors que le gouvernement syrien vient de reprendre la cité trésor de l’architecture gréco-romaine et que des premiers rêves de reconstruction des temples détruits par Daech cet été 2015 ont commencé à circuler, la découverte d’un charnier de 42 corps laissé par l’Etat Islamique a ramené les amoureux de la cité détruite à la dure réalité. Ecrit par Dominique Fernandez, avec 80 photographies en couleurs prises par l’architecte Ferrante Ferranti, Adieu Pamyre signe poétiquement la fin d’un civilisation, pour mieux la faire renaître à nos esprits.

[rating=4]

Commençant sur les souvenirs poétiques des 4 voyages que Dominique Fernandez a effectués à Palmyre, le beau-livre progresse petit à petit vers un document historique où l’on aporend pourquoi la cité syrienne a connu son heure de gloire sous l’empire romain du premier siècle et l’on apprend également comment la cité a été oubliée des grands voyageurs orientalistes pendant plusieurs siècles, jusqu’à sa redécouverte par l’occident avec les fouilles menées par l’occupant Français (sous mandat de la Société des Nation) après la Première Guerre mondiale et la chute de l’Empire Ottoman.

Dans une dernière partie dédiée à une réflexion sur le “Vandalisme”, D. Fernandez évoque les destructions de l’été 2015 par Daesh. Il replace celles-ci dans un contexte plus général, rappelant que le vandalisme au nom d’une foi ou d’une idéologie a été malheureusement très répandue et citant en exemple la destruction de l’abbaye de Cluny par les jacobins (1798).

Une telle mise en perspective historique n’excuse en rien dans le texte le “fanatisme écrabouilleur” et c’est une bien triste tâche que de récolter “la poésie impérissable d’un miracle qu’un désastre a aboli” p. 69. Les photos en couleur de Ferrante Ferranti semblent convier aux mystères d’une Palmyre encore debout, et l’on entre tout doucement au cœur de l’architecture, chaque page dévoilant plus de splendeur en pierre.

Un très beau livre, nostalgique et grave, mais qui permet de ne pas oublier Palmyre et son symbole, qui retentit si fort à nos yeux et à nos coeurs.

Dominique Fernandez, Ferrante Ferranti, Adieu Palmyre, Philippe Rey, 125 p., 80 photos, 19 euros, sortie le 7 avril 2016.

visuel : couverture du livre

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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