
BD : Coltrane, « a love supreme » qui manque d’intensité
De la vie de John Coltrane, Paolo Parisi fait une bande dessinée sans grande personnalité.
Pour ce qu’il apprend – ou propose de redécouvrir – au lecteur de la vie – privée et publique – du célèbre jazzman, « Coltrane, a love supreme » (du nom d’un des albums de ce saxophoniste de génie) est un ouvrage intéressant, ludique.
L’auteur ne réussit malheureusement pas à insuffler à son récit l’intensité nécessaire à la narration d’une telle vie. Manque ainsi à cette bande dessinée une réelle personnalité. La capacité à créer une atmosphère, à embarquer le lecteur. Livre en mains, ce dernier est pourtant dans de plutôt bonnes dispositions. L’objet est beau, assez classe. Les cases se découpent sur un fond noir, le papier est épais et lisse. L’envie est alors celle de se plonger totalement dans un univers, d’entendre – par la lecture – des notes de jazz s’élever dans l’air. L’imagination sait faire cela. Mais si le découpage en différentes époques, avec des allers-retours entre celles-ci, est plutôt intéressant, si le quotidien de « Trane » – musique mais aussi amours, drogues…- est offert à la connaissance du lecteur, le témoignage de vie qu’est cette bande dessinée manque cruellement d’intensité… et de vie justement.
Quand les musiciens jouent, le lecteur voit bien les gouttes de sueur perler sur les fronts et les notes de musiques – dessinées – sortir des instruments… mais il ne « ressent » pas. Ni le plaisir pris à jouer, ni l’oubli total, la fièvre, caractérisant ces instants.
Paolo Parisi construit un récit mais peine à lui donner vie, à créer une atmosphère autour de celui-ci.
Loin d’être désagréable à feuilleter, « Coltrane, a love supreme » manque cependant – et assez cruellement – de densité et surtout d’intensité.
« Coltrane, a love supreme » de Paolo Parisi chez Sarbacane
Sorti le 8 septembre 2010 – 17,50 euros