Cinema
“Sur le pont”des frères Guillaume

“Sur le pont”des frères Guillaume

16 June 2022 | PAR Lucine Bastard-Rosset

Pour un voyage intemporel entre vie et mort, embarquez à bord du train de Samuel et Frédéric Guillaume. Leur dernier moyen métrage, Sur le pont, est présenté en avant première lors du Festival d’animation d’Annecy.

Une fiction documentaire

Les Frères Guillaume réalisent des films mêlant à la fiction des témoignages réels. A l’origine, ils avaient pour projet de réaliser un film d’animation sur la naissance, mais comment interroger les personnes concernées ? Un nouveau né ne peut parler … A la place, ce sont donc des témoignages de personnes en fin de vie qui ont été récoltés lors de rencontres dans des unités de soins palliatifs ou à domicile. La naissance laisse la place à la mort dans une mélopée envoûtante et touchante.

Pour 48 minutes de récit, ce sont près de 40 personnes qui ont été interviewées. Sur ces 40 personnes, les réalisateurs en ont gardé une vingtaine, soit 113 entretiens. Au total, 1400 extraits ont été conservés, ce qui correspond à une durée de 11 heures. De ces 11 heures, il n’en reste que quelques bribes, des fragments de paroles qui continuent de faire vivre tous ces protagonistes aujourd’hui décédés.

Sur le pont suit une trame narrative écrite par les Frères Guillaume en collaboration avec une scénariste française : Cécile Vargaftig. Les témoignages ont donc été orientés afin de suivre l’histoire grâce à des cartes sur lesquelles figuraient l’image d’un objet, d’un lieu ou d’un personnage. Il en ressort des paroles émouvantes, emplies d’une émotion intense.

Sur le fil de la vie

“Ce sont des instants. La vie c’est pas plus que ça. C’est ce petit coin de sourire, ou de tristesse, ou de ce que vous voulez mais c’est pas plus que ça.” Cette première phrase résonne en nous, s’inscrit en nous. La vie est constituée de moments brefs, d’instants qui restent en mémoire, dont on se souvient, que l’on se remémore. Le film entier reprend cette idée : on passe d’une discussion à l’autre, d’un personnage à l’autre. Les passagers du trains transmettent des souvenirs, des instants de leur vie. On apprend à les connaitre, brièvement.

Le train traverse un espace immense, il trace sa route au milieu de la nature pour terminer son chemin sur un pont, celui de la vie ? Ici, tout peut basculer et disparaître. Ici, tout peut se passer, “c’est la fin de tout”.

Des dessins picturaux

Les dessins de Sur le pont ressemblent à des tableaux. Les décors bougent à peine, le temps semble suspendu. On traverse les espaces, les cabines, les wagons. On ne discerne pratiquement pas les visages des personnages, ils pourraient être n’importe qui, ils sont chacun de nous. Réalisés en rotoscopie, leurs mouvements sont des plus réalistes. 

 

Ce moyen métrage possède une force, donne de la force.

Visuel : Sur le pont

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Lucine Bastard-Rosset
Après avoir étudié et pratiqué la danse et le théâtre au lycée, Lucine a réalisé une licence de cinéma à la Sorbonne. Elle s'est tournée vers le journalisme culturel en début d'année 2022. Elle écrit à la fois sur le théâtre, la musique, le cinéma, la danse et les expositions. Contact : [email protected] Actuellement, Lucine réalise un service civique auprès de la compagnie de danse KeatBeck à Paris. Son objectif : transmettre l'art à un public large et varié.

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