Cinema
Réédition : Le Grand Chantage, d’Alexander Mackendrick avec Tony Curtis et Burt Lancaster

Réédition : Le Grand Chantage, d’Alexander Mackendrick avec Tony Curtis et Burt Lancaster

16 August 2012 | PAR Yaël Hirsch

Première réalisation du réalisateur britannique Alexander Mackendrick aux États-Unis, co-produit par Burt Lancaster et brossant un portrait au vitriol du monde des médias dans le New-York des années 1950, “Le grand chantage” (Sweet smell of success, 1957) ressort sur grand écran le 5 septembre 2012. Un film qui capture l’esprit de son temps, mais qui n’éblouit pas par son intrigue, ni par sa mise en scène.

Sidney Falco (Tony Curtis) est agent de presse : il vend ses services à divers artistes et spectacles afin que les grands médias de Manhattan les encense. Mais il ne le fait pas poliment et sagement. Il est prêt à tout, y compris la calomnie et le maquignonnage pour parvenir à ses fins. Il travaille main dans la main avec le terrible JJ Hunsecker (Burt Lancaster), qui tient la chronique la plus influente de la ville. Alors que Sidney échoue à faire rompre la sœur du journaliste (Susan Harrisson) d’avec le talentueux musicien de jazz Steve Dallas (Martin Milner), il se retrouve grillé du journal et donc incapable de tenir ses engagements face à ses clients. Il lui reste la nuit pour provoquer la séparation du jeune couple, qui compte annoncer ses fiançailles au matiin…

Plus noir que noir, “Le grand chantage” étale toutes les bassesses dont est capable le personnage de Sidney Falco pour gagner sa croûte comme agent de presse. Fausse accusation de communisme, trouver des femmes pour des journalistes adverses et chantages mafieux parsèment ses jours visqueux et ses nuits courtes. Le sujet est bon, à temps, les dialogues pourraient fonctionner, mais le scénario est un peu léger, les plans surprenants de fadeur et surtout Tony Curtis étonnamment exécrable dans le rôle du scorpion joli cœur. L’inoubliable interprète de “Some like it hot” semble peu à l’aise dans le registre du film noir. A ses côtés, Burt lancaster est hiératique, et parvient à interpréter avec grâce un personnage complétement caricatural. A voir pour Lancaster, donc, et retrouver malgré tout l’ambiance de la grosse pomme dans les années 1950.

“Le grand chantage” (Sweet smell of success), d’Alexander Mackendrick, avec Tony Curtis, Burt Lancaster, 1957, 96 min. Sortie le 5 septembre 2012.

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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